Harare (© 2025 Afriquinfos)- Elle est Africaine et veut être la première femme à prendre les rênes du Comité international olympique (CIO). Kirsty Coventry, l’ancienne nageuse zimbabwéenne, désormais ministre des Sports dans son pays, était ce 30 janvier 2025 à Lausanne pour officialiser sa candidature en même temps que six autres candidats.
La course à la succession de Thomas Bach est officiellement ouverte. Les sept candidats en lice pour la Présidence du comité internationale olympique (CIO) étaient jeudi à Lausanne pour passer un grand oral, première étape majeure de l’officialisation de leurs candidatures. Parmi eux, une femme, la nageuse zimbabwéenne, Kirsty Coventry.
La double médaillée d’or (200 m dos aux JO d’Athènes en 2004 et Pékin en 2008), qui se présente car les « Jeux olympiques ont changé (sa) vie », estime dans un entretien à l’AFP que son élection serait « une chose énorme » pour le continent africain et montrerait que le CIO est « véritablement une organisation mondiale ».
Kirsty Coventry, est ministre des Sports du Zimbabwe depuis 2019. Elle veut avec son élection à la tête du CIO, placer le continent sur la carte mondiale des instances dirigeantes dans le sport: «Pour l’Afrique, cela ouvrirait de nombreuses opportunités pour d’autres fonctions dirigeantes et ce serait une façon de dire que l’Afrique est prête. Nous sommes capables de diriger. Nous avons le soutien nécessaire. Allons-y. Faisons-le», martèle-t-elle.
Âgée de 41 ans, l’ancienne athlète, en cas d’élection deviendrait la plus jeune présidente de l’histoire de l’instance olympique. Mais on n’en est pas encore là. Kirsty Coventry doit d’abord faire face aux critiques sur l’administration Mnangagwa à laquelle elle appartient, mais aussi sur son « africanité ». Dans le premier cas, elle se défend: «J’ai énormément appris en entrant dans ce ministère. Je me suis employée à changer beaucoup de politiques et de pratiques dans mon pays».
«Je pense que chaque pays a ses défis et ses problèmes. Les élections de 2023 ont été les premières sans violences depuis plus de 20 ou 30 ans. C’est un pas dans la bonne direction», poursuit-elle. Tancé sur sa couleur de peau et ses origines, l’ancienne nageuse revendique haut et fort sa nationalité zimbabwéenne : «C’est une question que je me suis posée lorsque j’ai gagné mes médailles en 2004 et que le Zimbabwe était en pleine crise (politique et économique, alors que Robert Mugabe était encore au pouvoir, ndlr)».
Un journaliste m’a demandé si le pays serait heureux qu’une blanche ait remporté la première médaille du Zimbabwe en 24 ans », raconte-t-elle. «Pour être honnête, j’ai été complètement interloquée, car je me considère comme Zimbabwéenne. Je suis née là-bas. Ma mère est née là-bas. Ma grand-mère est née là-bas». Lors sa campagne pour la présidence du CIO, Coventry a fait sienne la philosophie africaine « ubuntu » qui repose sur la devise: «Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous». «C’est vraiment la base de ma profession de foi. Je veux un projet collaboratif», explique-t-elle.
S. B.