BISSAU (Afriquinfos, 2016) – En Guinée-Bissau, la formation d’un nouveau gouvernement se précise. Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a annoncé la démission du gouvernement du Premier ministre Baciro Dja. Une décision qui fait suite à l’accord de Conakry, il y a un mois, afin de sortir le pays de la crise.
Pour justifier sa décision, le président bissau-guinéen s’est appuyé sur les termes de l’accord qui «ne prévoit pas le choix d’un Premier ministre à l’unanimité, mais par consensus». Or, comme le consensus n’a pas été atteint, il se doit de «démettre le gouvernement (…), nommer un nouveau Premier ministre qui aura la charge de former un gouvernement inclusif pour sortir le pays de la crise». Et selon une source de la présidence bissau-guinéenne, la nomination d’un nouveau Premier ministre est imminente.
Les raisons de la formation d’un nouveau Gouvernement
«Le président a pris la décision historique de nommer le plus rapidement possible un Premier ministre sur la liste des trois noms proposés à Conakry», avait affirmé le 5 novembre dernier Marcel Alain de Souza, le président de la Commission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Aussi, cette annonce découle-t-elle de la visite, début novembre 2016, d’une mission de médiation régionale conduite par Ellen Johnson Sirleaf (la présidente du Liberia) afin d’amener les parties prenantes à mettre en pratique l’accord qu’elles ont conclu le 14 octobre à Conakry, sous l’égide d’Alpha Condé, le président guinéen.
Selon les observateurs, la décision de José Mario Vaz va permettre de mettre fin à une situation de crise (depuis août 2015).
Selon la Constitution de ce pays, le chef de l’Etat n’a pas le pouvoir de nommer ou de limoger un Premier ministre. La désignation de celui-ci revient au parti majoritaire. Egalement, l’accord de Conakry n’a pas bien défini le choix du Premier ministre. Il a seulement énoncé le principe d’une décision consensuelle pour dégager un chef de gouvernement jusqu’aux élections législatives de 2018.
Toutefois, l’accord précise que le Premier ministre doit avoir «la confiance du Président».
La Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest avec une population de 1,6 million d’habitants, a été plusieurs fois ébranlée par des tentatives de coups d’État menées souvent par ses militaires. Très pauvre, elle est une véritable plaque tournante de réseaux de narcotrafiquants dans cette sous-région africaine.
GALLEY A.