Abidjan (© 2025 Afriquinfos)- Engagé depuis 2017, le projet d’adressage des principales voies de circulation de la ville d’Abidjan et des villes-clés de Côte d’Ivoire, suit son cours. L’objectif étant de donner une adresse à toutes les unités d’occupation de sorte que désormais, en se déplaçant, on puisse avoir un repérage exact pour faciliter le déplacement.
Désormais les Ivoiriens vont se reconnaître dans les noms que portent les rues, boulevards ou encore avenues. Rien qu’à Abidjan, 400 000 unités d’occupation ont été identifiées et 12 000 voies validées. Il s’agit de doter la capitale économique ivoirienne d’un système de repérage moderne et unifié. Le système repose sur l’attribution, d’un numéro, d’un nom, et d’un code postal, qu’il s’agisse d’habitations, de commerces et d’édifices publics.
Outre, un répertoire de 2400 toponymes regroupant des noms de lieux et de personnalités, ou encore des dates clés et des éléments culturels, ont été retenus dans le cadre du projet d’adressage. C’est ainsi que DJ-Arafat, Laurent-Gbagbo, Didier-Drogba, Dominique Ouattara, Abla Pokou et autres, feront désormais partie du quotidien des Ivoiriens, car ces noms seront adressés aussi à Abidjan et dans d’autres villes du pays. En effet, les villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire telles Yamoussokro, Daloa, Korhogo etc, ne sont pas en reste. A l’horizon 2030, il est prévu d’adresser 15 villes, les 15 pôles économiques majeurs de l’intérieur du pays.
L’idée aussi, c’est d’africaniser les noms des rues, monuments, ponts et boulevards et de les départir des noms des colons français. « Le temps colonial est passé et je ne veux pas rentrer dans des débats mais on ne peut pas valoriser les colons plus que nous-mêmes qui sommes sur notre territoire. Nous avons des héros au niveau du pays, des régions et même au niveau des religions. On doit utiliser les noms de ces icônes là à tous les niveaux » affirmait il ya quelques années à Afriquele360, Daniel Ninsemon, leader du mouvement En marche pour le développement.
D’autres, sont moins radicaux : « Moi je suis pour le fait qu’on baptise les nouvelles rues des noms de nos héros, ceux qui véritablement ont apporté une plus-value à notre histoire, à notre pays. Et en ce qui concerne les noms qui sont déjà là, il faut les laisser parce que c’est un pan de notre histoire ; les effacer c’est aussi effacer un pan de notre histoire donc il serait bon qu’on combine les deux. Donc les anciens noms restent et on baptise les nouvelles rues des noms de nos héros nationaux » soutient Alexis Gouanou, le 5e adjoint au maire de Yopougon.
S.B.