La Centrafrique remue encore les casernes françaises pour une affaire comportementale

Afriquinfos
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«Aucune connotation sexuelle dans cette pitoyable affaire, assure l’entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Mais le ministère fera preuve de la même intransigeance et de la même rigueur qu’en 2015 pour punir les militaires, si la justice décide de poursuivre les cinq soldats du 2e RIMA suspectés de violences». En 2015, le ministre avait, à deux reprises, saisi le Parquet, en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale, après des allégations d’agressions sexuelles commises par des soldats de la force «Sangaris» qui est déployée depuis février 2013 en Centrafrique.

Cet article précise que «toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République».

Des sévices physiques graves dans cette nouvelle affaire, c’est l’actuel chef de corps du régiment (il ne commandait pas l’unité lors des faits) qui a alerté, le 28 avril dernier, le chef d’état-major de l’armée de terre (Cémat), le général Jean-Pierre Bosser.

Procédure disciplinaire : la France se veut clean

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Parallèlement, une enquête de commandement a été lancée. Remise au Cémat, «elle a validé les accusations», explique-t-on au cabinet de Jean-Yves Le Drian. «Ce rapport sera remis au juge dès qu’il en fera la demande. Une procédure disciplinaire a été lancée contre les cinq militaires impliqués, dont l’un est un officier. Actuellement, ils font l’objet d’une mesure de suspension», précise-t-on à l’hôtel de Brienne. L’instruction devra déterminer les responsabilités des soldats et des cadres dans cette affaire de violences physiques, «voire de tentatives d’homicides», estime une autre source française.

 La France est intervenue en décembre 2013 en Centrafrique, une de ses anciennes colonies en proie à l’anarchie et aux violences intercommunautaires. L’opération Sangaris doit se terminer en décembre, au terme d’un désengagement progressif. De plus de 2.500 militaires au plus fort de la crise, Sangaris n’en compte déjà plus que 650…

VIGNIKPO AKPENE