Kpatcha Gnassingbé au Gabon pour apaiser les difficultés de sa longue incarcération

Afriquinfos Editeur
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Libreville (© 2023 Afriquinfos)- Kpatcha Gnassingbé, le demi-frère du chef de l’Etat togolais se trouve à Libreville depuis ce jeudi 23 mars selon Rfi. L’ex-ministre togolais de la Défense a été autorisé à quitter son lieu de détention à Lomé, pour se rendre au Gabon pour des raisons médicales. Ses défenseurs demandaient son évacuation pour des raisons de santé depuis plusieurs années.

D’après de nombreuses sources au sein de son entourage et des institutions togolaises, le demi-frère du chef de l’État, Faure Gnassingbé, a bénéficié jeudi 23 mars d’un vol spécial à destination de Libreville, en compagnie de son épouse. L’homme de 53 ans souffre d’importants problèmes de circulation au niveau des jambes due à sa longue incarcération et de la sédentarité. Son état nécessitait une opération chirurgicale afin d’éviter une amputation, d’où cette évacuation médicale.

Selon des indiscrétions, un spécialiste, spécialement venu d’Israël, n’a pas pu améliorer la situation et son médecin personnel, a demandé récemment dans une lettre son évacuation vers la Tunisie. Cela fait plusieurs années que ces avocats alertent sur son état de santé.

A en croire l’entourage du détenu politique a confié que le matériel nécessaire n’était pas disponible à Lomé et il a été autorisé à quitter le pavillon militaire du Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio où il avait été placé depuis plusieurs mois, pour le Gabon (pays disposant de bonnes relations avec le Togo).

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Emprisonné depuis 2009, Kpatcha Gnassingbé a été condamné, en 2011, à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État. Il a été accusé de complot contre son frère, ce qu’il a toujours nié. Sa détention a été jugée arbitraire par la Cour de justice de la Cédéao en 2013, et par le groupe de travail des Nations unies.

Selon certaines sources, il aurait en revanche eu pour ambition de se présenter contre lui à la présidentielle de 2010, après son renvoi du poste de ministre de la Défense. Cela alors qu’il avait œuvré à installer Faure Gnassingbé à la présidence à la mort de leur père, en 2005.

L’évacuation de M. Gnassingbé a été saluée par l’association des victimes de la torture au Togo, l’Asvitto qui souligne « la sagesse du chef de l’État » et la fin d’une « détention arbitraire ». L’association souhaite d’ailleurs voir élargir aux deux autres condamnés toujours derrière les barreaux : Abi Atti et Kokou Tchaa Dontema.

« Nous invitons le chef de l’État à élargir la table des négociations qui est restée jusque-là familiale, à toutes les autres victimes pour permettre de fermer pour de bon ce dossier qui n’a que trop duré », a laissé entendre Monzoluwe Atchouli Kao, président de l’Organisation de la Société civile Asvitto.

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