Khalid Skah : Du conflit familial à la crise diplomatique entre le Maroc et la Norvège

Afriquinfos Editeur
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Le temps ou Khalid Skah était connu seulement pour ses compétences d’athlète sont bien loin derrière lui. Engagé dans une guerre sans merci avec son ex-épouse norvégienne Anne Cecilie Hobscot, il est maintenant pris dans les filets d’une histoire qui a fini par prendre des dimensions internationales.

Après leur divorce en 2006, Skah obtient la garde des deux enfants qu’il a eus avec Hobscot, Selma et Tarik. Alors qu’ils restent tous trois à Rabat, la mère rentre en Norvège. Mais trois ans après, dans la nuit du 18 juillet 2009, les deux enfants montent dans une voiture qui les emmène à la résidence de l’ambassadeur de Norvège Bjorn Olav Blokhus. Blokhus les garde cachés pendant trois jours, après quoi ils sont envoyés à Malaga puis en Norvège, sous la protection de deux membres des forces spéciales norvégiennes.

L’opération avait été initiée par Hobscot, leur mère, avec l’appui de l’Etat norvégien. Une fois ses enfants auprès d’elle, qui ont au passage assuré à la télévision avoir fui de leur propre chef le domicile paternel, elle accuse son ex-mari auprès des tribunaux norvégiens de séquestration et violences domestiques.

A ce stade de l’histoire, l’Etat marocain proteste en la personne du premier ministre Abbas el Fassi, qui dénonce « l’implication de l’Ambassade de Norvège dans une sortie illégale du territoire national » au moyen de « réseaux mafieux et de pratiques frauduleuses ». L’affaire jette un froid dans les relations diplomatiques entre les deux pays.

Cela ne s’arrange pas quand Skah profère publiquement des menaces à l’intention de l’ambassadeur Blokhus, qui est précipitamment rapatrié en Norvège. Blokhus, une fois à Oslo, ajoute une plainte pour menaces à son encontre, qui vient gonfler les charges qui pèsent déjà sur lui.

La probable extradition de Khalid Skah devrait avoir lieu dans les prochains jours. Cela marquera-t-il la fin de cette affaire d’ampleur colossale, d’une manière ou d’une autre ? Toutes les parties prenantes, Etats y compris, retiennent leur souffle.