Kenya/L’attentat de Garissa a laissé de profondes traces dans les têtes

Afriquinfos Editeur
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L'essentiel des victimes étaient des étudiants résidant sur le campus: au moins 142 avaient été massacrés, la plupart de sang-froid. L'attaque de l'Université de Garissa, le 2 avril 2015 à l'aube, est la plus meurtrière au Kenya depuis l'attentat en 199 contre l'Ambassade américaine à Nairobi, revendiqué par Al-Qaïda et qui avait fait 213 morts.

«Je suis très heureux de la réouverture (…) nous avons eu notre premier cours et l'université revient à la normale», s'est réjouie Shamza Abdi, une étudiante. «Le souvenir de beaucoup de nos amis que nous avons perdus ici reste présent, mais malgré ce qui est arrivé, la vie doit continuer», a-t-elle ajouté. La plupart des étudiants ayant survécu au massacre ont été transférés dans d'autres établissements et, malgré les mesures de sécurité, ceux ayant repris les cours lundi étaient majoritairement originaires de la localité de Garissa, à 365 km de la capitale Nairobi et 150 km de la frontière somalienne.

« Ces étudiants qui ont été tués nous manquent vraiment (…) Les gens de la région ont été vraiment touchés» explique un autre étudiant, Hassan Kune Mire, mais "il est important pour nous que l'enseignement ait repris et que nous puissions poursuivre notre éducation".

L'Université de Garissa avait formellement rouvert la semaine précédente, et la grande majorité des professeurs avaient répondu présents, selon le recteur de l'Université, Ahmed Osman Warfa. Ce dernier avait annoncé que la sécurité avait été renforcée avec l'installation d'un poste de police au sein du campus et la future construction d'une clôture autour.

 Des victimes humiliées

Les quatre membres du commando shebab 2015 avaient été abattus par des forces spéciales kényanes à l'issue de 16 heures de siège. Cinq hommes, soupçonnés d'être liés à l'attaque sans que leur rôle soit pour l'heure clairement établi, sont actuellement jugés à Nairobi pour terrorisme et conspiration en vue de commettre un attentat.

En septembre 2013, un commando shebab avait, toujours au Kenya, tué au moins 67 personnes dont des employés, clients, et membres des forces de sécurité  au Centre commercial Westgate. En juin et juillet 2014, des islamistes somaliens ont également mené des raids contre plusieurs localités de la côte kényane, massacrant une centaine d'habitants au total.

Vignikpo A.