Au moins 10 personnes ont été tuées et des centaines d’autres arrêtées ce 07 juillet au Kenya lors d’une nouvelle journée de manifestations antigouvernementales marquée par des affrontements avec les forces de l’ordre, selon la KNCHR (Commission nationale des droits humains) et la Police.
La KNCHR, institution publique indépendante, a également accusé la Police de coopérer avec des bandes criminelles, alors que les Forces de sécurité avaient été déployées en grand nombre pour couper les principales voies d’accès à Nairobi, dont les rues étaient vides, à l’occasion de la ‘Journée Saba Saba’.
La Journée Saba Saba (« Sept, sept » en swahili, pour 7 juillet) commémore chaque année le soulèvement du 7 juillet 1990, lorsque les Kényans ont manifesté pour l’instauration du multipartisme durant le régime autocratique de Daniel Arap Moi (1978-2002). Cette année 2025, cet hommage s’est conjugué à la vague de contestation qui secoue depuis plus d’un an la locomotive économique de l’Afrique de l’Est contre les taxes, la corruption, la pauvreté, les disparitions forcées et les brutalités policières sous la Présidence de William Ruto.

Dans un communiqué, la KNCHR dit avoir « documenté 10 morts, 29 blessés (…) dans 17 comtés » du pays, sans donner plus de détails. Le Service de la police nationale (NPS) a déclaré dans un communiqué avoir dénombré 11 morts et 63 blessés, dont 52 policiers et 11 civils. Lundi après-midi, la tension était montée d’un cran en périphérie de Nairobi, où des affrontements sporadiques ont opposé des policiers à des groupes de jeunes hommes, les premiers répondant aux jets de pierres des seconds par des tirs de gaz lacrymogène, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Autour d’une voie d’accès vers le centre-ville, empêchés de progresser par la Police, des jeunes scandaient « Ruto doit partir », cri de ralliement du mouvement. Le quartier connaissait destructions et pillages.
© Afriquinfos & Agence France-Presse