Jean-Louis Debré, magistrat qui a aussi eu une plume prolifique dans la littérature francophone 

Afriquinfos Editeur
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Jean-Louis Debré, gaulliste (DR-Twitter Emmanuel Macron )

Paris (© 2025 Afriquinfos)- Décédé  à 80 ans, dans la nuit du mardi 4 mars, à l’âge de 80 ans, l’ancien ministre, président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, Jean Debré est aussi un romancier et écrivain.

Veuf, père de trois enfants, il a toujours aimé écrire: des romans policiers comme « Quand les brochets font courir les carpes » mais aussi un « Dictionnaire amoureux de la République » ou une galerie de femmes pionnières, « Ces femmes qui ont réveillé la France« , qu’il adapte au théâtre en montant sur les planches en 2021 avec sa nouvelle compagne Valérie Bochenek. Son livre, Ce que je ne pouvais pas dire (Robert Laffont, 2016), s’est vendu à près de 120 000 exemplaires. Il a publié Tu le raconteras plus tard, en 2017, toujours aux Éditions Robert Laffont.

En privé, il montre aussi des talents de conteur et d’imitateur. Narrant avec délectation la haine inextinguible entre Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac, amenés en 2007 à siéger ensemble parmi les Sages.

Ces dernières années, l’homme, toujours à l’affût d’un bon mot, était devenu chroniqueur à la radio et à la télévision.

Un magistrat nommé dans les fonctions de juge d’instruction

De 1971 à 1975, Jean-Louis Debré est assistant à la faculté de droit de Paris. De 1973 à 1974, il est conseiller technique au cabinet du ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Jacques Chirac), puis il est nommé la même année au cabinet du ministre de l’Intérieur (Jacques Chirac). Proche du futur président de la République, Jean-Louis Debré devient son chargé de mission (1974-1976) lorsque celui-ci est nommé Premier ministre, après avoir fait campagne pour Jacques Chaban-Delmas alors que Jacques Chirac soutenait Valéry Giscard d’Estaing4. De 1976 à 1978, il est substitut du procureur de la République près le tribunal de grande instance d’Évry-Corbeil, puis est détaché, en 1978, pour une année, au ministère de la Justice, en qualité de magistrat à l’administration centrale de la justice. Il est ensuite, de 1978 à 1979, chef de cabinet8 de Maurice Papon, ministre du Budget.

De 1979 à 1986, Jean-Louis Debré est magistrat, nommé dans les fonctions de juge d’instruction. Il est chargé des affaires de crime organisé et de grand banditisme, notamment de la proxénète Carmen Vallet, du coiffeur receleur Maurice Joffo ou de l’affaire de contre-espionnage Virgil Tanase4. Il traite aussi de terrorisme et d’une affaire autour du terroriste Carlos9.

Il est élu pour la première fois député aux élections législatives de 1986, à la proportionnelle, dans l’Eure. À partir de 1988, il est élu au scrutin majoritaire dans la 1re circonscription de ce même département. Il est conseiller municipal d’Évreux entre 1989 et 1995. En 1995, il est tête de liste dans le 18e arrondissement, et obtient un mandat de conseiller de Paris. Jean Tiberi, le nouveau maire de Paris, le nomme comme adjoint.

Le 9 décembre 2005, le président de la République, Jacques Chirac, le charge, en tant que président de l’Assemblée nationale, d’une « mission pluraliste pour évaluer l’action du Parlement dans les domaines de la mémoire et de l’histoire »10.Né le 30 septembre 1944 à Toulouse, Jean-Louis Debré est issu d’une famille éminente. Son père Michel, résistant, rédigera la Constitution de la Ve République en 1958 et sera Premier ministre du général de Gaulle. Le grand-père Robert a fondé la pédiatrie moderne et est à l’origine des CHU et l’arrière-grand-père Simon a failli être grand rabbin de France.

Il a trois frères dont un jumeau, Bernard, chirurgien urologue réputé, député et ministre, décédé en 2020. Son faux jumeau à tous égards: Bernard hérite du fief politique familial d’Amboise quand Jean-Louis, dans l’ombre envahissante de leur père et moins charismatique, doit conquérir seul sa place au soleil, dans l’Eure. Et lors de la guerre Chirac-Balladur, les frères sont dans des camps opposés, Bernard choisissant Balladur.

V.A.