Il y a deux ans, le Togo essuyait sa première attaque djihadiste à Sanloaga, et poursuit une rude défense territoriale

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Lomé (© 2023 Afriquinfos)- Dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021, le Togo subissait sa toute première attaque terroriste à Sanloaga. Un des postes des forces de sécurité, dans le Nord du pays, proche de la frontière avec le Burkina Faso avait été attaqué. Deux ans plus tard, le pays ne cesse de mettre en place des stratégies pour freiner ce fléau dont est victime d’autres pays de la sous-région ouest-africaine. Le Togo a notamment  considérablement renforcé son dispositif sécuritaire dans le nord du pays.

En avril 2023, dans son discours à l’occasion des 63 ans d’indépendance du Togo, le président Faure Gnassingbé évoquait  la situation sécuritaire dans le Nord du Togo. Pour le président togolais, la stratégie de son pays pour contrer les attaques terroristes, n’est pas uniquement militaire.

« Aujourd’hui, ce qui nous arrive est une forme d’agression par deux groupes, je crois: un qui s’appelle l’Etat islamique au Grand Sahara et l’autre, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », a déclaré le président Faure Gnassingbé.

« Nous avons payé un prix lourd, notamment les forces de défense et de sécurité qui ont perdu à peu près une quarantaine d’hommes et malheureusement, des victimes civiles qui viennent s’ajouter, à peu près une centaine de victimes civiles ».

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La région septentrionale du Togo, tout comme celles du Bénin et du Ghana subissent des attaques et des incursions des groupes djihadistes qui prospèrent au Burkina Faso, et qui cherchent à descendre vers le Sud.

Le président Faure Gnassingbé avait admis que la lutte contre les incursions djihadistes sera longue.

« Les Togolais doivent s’attendre à un combat long et avec des périodes de drame, c’est inévitable. Mais je peux assurer mes compatriotes que nous obtiendrons la victoire. Nous sommes déterminés », a-t-il martelé avant d’ajouter que les forces armées togolaises enregistrent déjà des victoires sur le front.

« Aujourd’hui, ce qui nous arrive est une forme d’agression par deux organisations terroristes qui attaquent notre pays et ces attaques sont une forme de guerre. Mais nous avons une obligation, c’est de défendre notre pays« , a déclaré Faure Gnassingbé.

Stratégies togolaises

Les autorités togolaises, qui ont décrété l’état d’urgence sécuritaire dans la région septentrionale, ont annoncé l’année dernière consacrer 430 milliards FCFA sur les trois prochaines années à la défense, notamment pour faire face aux nouvelles contingences sécuritaires.

L’état d’urgence avait été décrété par le président Faure Gnassingbé en juin 2022 pour une durée de 3 mois dans un premier temps, puis prolongé récemment à l’Assemblée nationale pour 12 mois de plus.Image : Zuma/IMAGO

Et dans sa sortie, le président togolais a mis l’accent sur les stratégies mises en place par son pays, dont l’opération Koundjoaré, lancée en septembre 2018 dans le nord du pays pour faire face aux menaces djihadistes, mais qui a « changé de posture« .

« C’était une posture préventive d’abord, après défensive et maintenant, de temps en temps, nous sommes aussi à l’offensive« , avait précisé Faure Gnassingbé, expliquant que la stratégie de son pays pour éviter les attaques terroristes n’est pas uniquement militaire.

La stratégie du Togo a aussi une dimension sociale avec la mise en œuvre de différents projets de développement en faveur des populations, notamment les plus vulnérables, a précisé le président togolais.

La région des savanes, la plus exposée à la menace terroriste et la plus pauvre du pays, fait l’objet d’un programme d’urgence de développement dont le montant est estimé à plus 16 milliards de francs CFA (24.400 000 euros).

S’il n’échappe plus aux attaques, le Togo n’a toutefois pas encore cédé aucune portion de son territoire aux groupes djihadistes qui écument les zones frontalières avec le Burkina Faso.

Par ailleurs, depuis l’attaque du Vendredi 10 février 2023 dans le nord du pays (31 victimes), dont avait été victime le Togo une fois de plus, le gouvernement peine à endiguer la menace jihadiste et choisit la stratégie de la discrétion.

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