Hommages grand public du Togo à des dizaines de ses soldats touchés par le djihadisme depuis 2021

Afriquinfos Editeur
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Le PR Faure Gnassingbé rend hommageaux Soldats de koundjoaré

Lomé (© 2025 Afriquinfos)-  Le Président Togolais a choisi la date de ce 13 janvier 2025 pour rendre un hommage mérité aux Forces de défense et de sécurité (FDS), du Poste de commandement opérationnel (PCO) de Koundjoaré, tombées au front, au cours des différents attaques djihatistes, dont est victime le pays depuis quelques années, et a décoré les soldats blessés. C’était lors d’une cérémonie au camp Général Gnassingbé Eyadema, présidée par Faure Gnassingbé lui-même.

Lors de la cérémonie qui a enregistré la présence d’un parterre de personnalités du gouvernement ainsi que des corps habillés, le Chef de l’Etat, par ailleurs, chef des armées, a dans son speech souligné le sacrifice des militaires pour la paix et la sécurité du Togo, et a réaffirmé leur engagement à protéger la nation. ‘’Force de  Défenses et de Sécurité, tombées au Champ d’honneur, en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons à titre posthume Chevaliers de l’ordre du Mono’’,a-t-il laissé entendre.

L’Opération militaire Koundjoaré est un dispositif mis en place depuis septembre 2018 pour lutter contre l’insécurité et les menaces terroristes dans notre pays, en particulier la région des Savanes. 

Le Togo est la cible d’attaques terroristes violentes et meurtrières depuis 2021, notamment dans sa région septentrionale. En effet, la menace terroriste continue son expansion en Afrique et fait un glissement inquiétant vers les pays du Golfe de Guinée.

Pourtant, « Le Togo n’apparaît pas comme une cible prioritaire pour le GSIM, explique un expert ayant travaillé dans la région. Contrairement au nord du Bénin, abandonné par les autorités pendant plusieurs années, cette partie du Togo n’est pas un terreau favorable à l’extension des groupes djihadistes, car il y a assez peu de frustrations à exploiter et moins de tensions intercommunautaires. La frontière, qui ne fait qu’une centaine de kilomètres, est étroite et donc relativement simple à surveiller. Sur le plan sécuritaire, enfin, cette région du nord, d’où est originaire le président Faure Gnassingbè, est une priorité pour l’armée togolaise. »

La région bénéficie également du soutien de la communauté internationale. Les Etats-Unis ont annoncé le 10 juillet une contribution de 2,6 millions d’euros à un programme d’urgence lancé par les autorités. « Le gouvernement a déjà fait beaucoup d’efforts pour soutenir la région des Savanes grâce à différents programmes destinés aux populations locales, mais aussi en délocalisant certaines réunions interministérielles, par exemple, confirme une source locale. Le problème est qu’elle est faiblement peuplée et donc que la remontée du renseignement fonctionne assez mal malgré une forte présence militaire. »

Une observatrice etrangère explique par ailleurs que « le GSIM n’a pas intérêt à déstabiliser le nord du Togo qui se situe sur la voie d’écoulement des trafics. L’or, le bétail et la drogue, qui financent les groupes armés, transitent par la région des Savanes avant d’être acheminés vers le port de Lomé et d’être exportés. »

Depuis août 2022, le gouvernement et l’armée ne communiquent plus sur la situation sécuritaire dans le nord du pays. Mais en 2024, Faure Gnassingbèa déclaré qu’environ 100 civils et 40 militaires avaient été tués depuis les premières attaques djihadistes, fin 2021.

Le chef de l’Etat a également expliqué les stratégies mises en place pour lutter contre les groupes armés et livré quelques détails sur l’opération « Koundjoaré », commencée en septembre 2018 dans la région des Savanes. « Celle-ci avait d’abord une posture préventive, a expliqué Faure Gnassingbè. Elle a ensuite été défensive et maintenant, de temps en temps, nous sommes aussi à l’offensive. »

Vignikpo Akpéné