Haïti: Le contingent kenyan de la Mission multinationale de soutien perd un membre

Afriquinfos Editeur
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Soldats kenyans déployés en Haïti en juillet 2024.

Un policier kényan déployé en Haïti pour le compte de la MMAS (Mission multinationale de soutien à la sécurité) a été blessé lors d’une patrouille et a succombé à ses blessures, a déploré ce 24 février la Police de ce pays d’Afrique de l’Est.

« Lors d’une patrouille le 23 février 2025, l’équipe de sécurité a été prise pour cible par des membres présumés de gangs », a déclaré Michael Nyaga Muchiri, porte-parole de la police kényane. « L’agent a été blessé par balle et a été transporté d’urgence à l’hôpital, où il a malheureusement succombé à ses blessures, » a-t-il ajouté dans un communiqué sur X.

Le commandant Godfrey Otunge de la MMAS avait plus tôt indiqué dans un communiqué sur le même réseau social que le policier avait été blessé à Ségur-Savien, dans le département de l’Artibonite (nord-ouest). Le déploiement depuis juin 2024 de centaines de policiers kényans dans ce pays des Caraïbes confronté à la violence endémique de gangs armés a suscité de vives critiques au Kenya. Malgré l’arrivée de quelque 1.000 policiers issus de six pays en Haïti, selon un décompte de l’AFP, les attaques des gangs, qui contrôlent, selon l’ONU 85% de la capitale Port-au-Prince, ne semblent pas avoir faibli.

Soldats kenyans déployés en Haïti en juillet 2024.

La MMAS n’est pas une force onusienne mais l’ONU a mis en place un fonds volontaire pour la financer, qui a recueilli jusqu’à présent 110 millions de dollars, un montant jugé nettement insuffisant. Le Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a assuré début février 2025 que les Etats-Unis allaient continuer à soutenir la mission, quelques jours après que Donald Trump a ordonné un gel général de l’aide étrangère fournie par son pays – le premier donateur au monde en dollars.

Au moins 5.601 personnes ont été tuées par la violence des gangs en Haïti en 2024, soit mille de plus qu’en 2023 selon l’ONU. Plus d’un million de personnes sont déplacées, soit environ trois fois plus qu’il y a un an. Au Kenya, un petit parti d’opposition, « Alliance troisième voie », avait déposé des recours en justice l’année 2024 contre le déploiement de policiers kényans, affirmant que la sécurité n’était pas assurée en Haïti, notamment dans le nord.

Soldats kenyans déployés en Haïti en juillet 2024.

L’ONG Human Rights Watch avait de son côté exprimé des inquiétudes concernant la mission et des doutes quant à son financement. Les organisations de défense des droits humains ont accusé à plusieurs reprises la Police kényane d’usage excessif de la Force et d’exécutions extrajudiciaires.

© Afriquinfos & Agence France-Presse