Ce congrès, qui réunit pendant trois jours quelque 1.200 délégués venus de toutes les régions du pays, se déroule dans un environnement de crise et d'incertitude, après la perte du pouvoir consécutive au coup d'Etat militaire du 12 avril 2012 qui a mis fin à sa toute puissance.
Ce coup de force a en effet écarté son leader, Carlos Gomes Junior, ancien Premier ministre et candidat le mieux placé au deuxième tour de la présidentielle, qui n'a finalement pas eu lieu à cause du putsch.
Gomes Junior, exilé au Portugal et récemment annoncé au Cap-Vert, sera le grand absent de ce congrès auquel il ne pourra pas assister pour des raisons de sécurité, a-t-il fait savoir. Il a même sollicité l'assistance de l'ONU pour pouvoir se rendre à Bissau.
L'incertitude qui plane sur le congrès découle d'une proposition de modification de la loi préconisée par un groupe d'anciens combattants dont des personnalités historiques du PAIGC, qui suggère que le futur président du parti ne soit plus candidat au poste du Premier ministre.
L'initiative a été approuvée par cinq candidats au poste de président du parti : Domingos Simoes Pereira, ancien secrétaire exécutif de la Communauté des pays de langue portugaise, Aristides Ocante da Silva, actuel ministre de la Fonction publique, Daniel Gomes, actuel ministre de l'Energie, Cipriano Cassama, ancien ministre de l'Intérieur et Abel da Silva, membre du Bureau politique du PAIGC.
Un sixième candidat, l'homme d'affaires Braima Camara, est opposé quant à lui à cette proposition et s'est prononcé pour le maintien de l'actuel modèle de leadership.
M. Camara est considéré comme favori pour le poste de président du PAIGC, ainsi que Domingos Simoes Pereira, qui est présenté comme très proche du Portugal et du Premier ministre renversé par le coup d'Etat militaire, Carlos Gomes Junior.
Ce dernier a d'ailleurs affirmé son "soutien inconditionnel" à Domingos Simoes Pereira, selon des informations circulant à Bissau.
Quant à Braima Camara, il a le soutien de personnalités influentes au sein du PAIGC, dont l'ancien ministre de la présidence Adiato Djalo Nandigna.
Selon les analystes, à quelques semaines des élections générales (législatives et présidentielle) de mars prochain, le congrès Cacheu sera décisif pour l'avenir du PAIGC, parti qui est profondément divisé depuis la mort en 2009 du président de la République, Nino Vieira.
Le président sortant, Carlos Gomes Junior, est contesté par un groupe de dirigeants, dont certains n'avaient pas hésité de se présenter contre lui à la présidentielle de 2012, comme l'actuel président de la transition, Manuel Sherifo Nhamadjo.
Ce groupe accuse Carlos Gomes Junior d'être de complicité dans la mort du président Nino Vieira, du chef l'état-major général des Forces armées, Tagme Na Waie et des députés du PAIGC, Hélder Proença et Baciro Dabo.