Dans une allocution, le président Nhalmadjo a souligné que le procureur "doit assumer toute sa responsabilité sans haine ni esprit de revanche pour traduire devant la justice tous les auteurs d'assassinats et leurs complices, mais aussi tous ceux qui sont impliqués dans le trafic de drogue, la corruption et l'enrichissement illicite".
Les défis à relever, a-t-il ajouté, sont énormes, notamment les nombreux assassinats restés jusque-là impunis, faisant allusion sans les citer des assassinats du président Vieira et du chef d'état-major général des forces armées, ainsi que de deux députés.
"Nous sommes dans un pays où il faut urgemment moraliser une société désorganisée", a-t-il affirmé avant d'ajouter que l'appui de la communauté internationale sera crucial dans la réalisation du rêve des familles des victimes qui sont dans l'expectative de la conclusion de tous les procès ayant assombri l'histoire de la Guinée-Bissau.
Quant à Abdou Mané, il a demandé solennellement le soutien indéfectible du gouvernement afin de mener à bien les investigations sur les assassinats.
Depuis mars 2009, trois procureurs généraux de la république ont été limogés. Les deux derniers, Amine Michel Saad et Edmundo Mendes avaient souvent déploré un manque de moyens et de collaboration des autorités afin de faire toutes la lumière sur les assassinats.