Guerre au Soudan: L’ONU justifie son alerte de risque ‘très élevé de génocide’

Afriquinfos Editeur
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Les principaux acteurs du conflit au Soudan en 2024.

Le risque de génocide pendant la guerre au Soudan reste « très élevé », a averti ce 23 juin une haute responsable de l’ONU, inquiète face aux attaques fondées sur l’appartenance ethnique menées par les FSR (Forces de soutien rapide).

La guerre civile soudanaise, qui a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 13 millions de personnes, plongé une partie du pays dans la famine et favorisé une épidémie de choléra, est considérée par l’ONU comme la pire crise humanitaire actuelle. Le pays est déchiré depuis le 15 avril 2023 par ce conflit sanglant qui oppose l’Armée régulière soudanaise (SAF) aux FSR paramilitaires.

Des réfugiés soudanais se rassemblent pour obtenir de l’eau dans le camp de réfugiés de Farchana, le 8 avril 2024.

« Les deux parties ont commis de graves violations des droits humains », a déclaré Virginia Gamba, Conseillère spéciale par intérim du chef de l’ONU, Antonio Guterres, pour la prévention du génocide. « Les attaques continues et ciblées contre certains groupes ethniques, en particulier dans les régions du Darfour et du Kordofan, sont particulièrement préoccupantes », a-t-elle déclaré au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève.

La Secrétaire Générale adjointe de l’ONU a souligné que « les FSR et les milices arabes armées alliées continuent de mener des attaques fondées sur l’appartenance ethnique contre les groupes Zaghawa, Masalit et Fours », avant d’ajouter que « le risque de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité au Soudan reste très élevé ».

Le mois dernier, la CIJ (Cour internationale de justice), plus haute juridiction de l’ONU, a rejeté la plainte du Soudan accusant les Emirats arabes unis de complicité de génocide à l’encontre de la communauté Masalit, en raison de leur soutien présumé aux FSR. Des accusations démenties par les Émirats.

Des combattants loyaux à l’Armée régulière soudanaise patrouillent dans la capitale Khartoum le 24 mars 2025.

La CIJ s’est déclarée « manifestement incompétente » pour statuer sur cette affaire.

© Afriquinfos & Agence France-Presse