Guerre au Kivu: Nouvelles mises en garde du Burundi à l’égard du Rwanda dans la marche du M23 vers Bukavu

Afriquinfos Editeur
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Les Chefs d'État de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) réunis pour un Sommet régional extraordinaire à Dar es Salaam, le 8 février 2025 en Tanzanie.

Le groupe armé M23 et les Forces rwandaises ont effectué mercredi 12 février 2025 une nouvelle avancée dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que le Burundi qui a déployé des soldats en appui à l’Armée congolaise a menacé Kigali de répondre en cas d’attaque.

Le Burundi, frontalier de la RDC et du Rwanda, a déployé environ 10.000 militaires dans le Sud-Kivu. Ses troupes ont été impliquées ces derniers jours dans des combats contre le M23 dans les plateaux surplombant le lac Kivu, selon des sources sécuritaires. « Celui qui va nous attaquer, nous allons l’attaquer », a déclaré le Président du Burundi Evariste Ndayishimiye, devant des habitants de Bugabira (Nord), une commune frontalière du Rwanda, qu’il a aussi qualifié de « mauvais voisin » dans un discours diffusé mercredi 12 février 2025 par des médias locaux. 

Le Président du Burundi Evariste Ndayishimiye (DR).

M. Ndayishimiye avait dit redouter début février 2025 que le conflit en RDC ne déclenche une guerre régionale. A Goma, tombée aux mains du M23 fin janvier, les camps de déplacés situés dans la périphérie ouest de la capitale du Nord-Kivu ont continué à se vider, le M23 ayant adressé lundi un ultimatum de 72 heures pour quitter les lieux. Dans le camp de Bulengo, des familles prenaient mercredi 12 février la route de l’ouest à bord de camions ou sur de motos, après avoir démonté leurs tentes et leurs abris, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Nous avons pleuré en leur disant qu’ici il y a des handicapés, des vieillards, mais ils nous ont dit de partir comme nous sommes venus », a déploré Chantal Uwimana, mère de dix enfants. Dans un hôtel du centre de Goma, une délégation de représentants religieux congolais venue de Kinhasa s’est entretenue mercredi 12 février avec le coordinateur de la plateforme politico-militaire dont le M23 fait partie, Corneille Nangaa. Kinshasa rejette jusqu’ici un dialogue direct avec le groupe armé.

« Notre priorité, c’est la paix, voilà pourquoi nous sommes venus les écouter, voir comment les gens vivent ici », a déclaré Fulgence Muteba, président de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo). « Il y a beaucoup de choses qui pourront être réglées si les Congolais se mettent autour d’une table, a-t-il ajouté, assurant que le Président congolais Félix Tshisekedi « a encouragé l’initiative ».

Des familles déplacées quittent avec leurs affaires le camp de Bulengo, le 12 février 2025 en RDC.

© Afriquinfos & Agence France-Presse