Grève générale dans le secteur des médias

Afriquinfos Editeur
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L'inscription de la liberté de presse dans la nouvelle Constitution, la garantie de l'accès à l'information, la révision de certaines nominations à la tête des médias ainsi que le respect du droit à l'activité syndicale sont les principaux réclamations des journalistes tunisiens rassemblés, tout au long de cette journée au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens ( SNJT), a constaté le correspondant de l'Agence de presse Xinhua.

"Nous avons été enchaînés, muselés, censurés pendant des décennies, aujourd'hui nous nous battons pour garantir la liberté d'expression", se sont exprimés les journalistes de la radio tunisienne Mosaïque Fm participant au mouvement protestataire.

Des personnalités politiques tunisiennes ont démarqué par leur présence la grève générale pour soutenir les journalistes tunisiens, notamment des députés de la Constituante des représentants de partis politiques, des organisations de la société civile ainsi que bon nombre de citoyens.

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Selon M. Zied Hani, membre du Bureau exécutif du SNJT, la grève générale observée dans le secteur des médias en Tunisie "se fonde essentiellement sur la liberté de la presse". Parmi les questions prioritaires à traiter figurent notemment "les nominations décidées par le gouvernement à la tête de certains établissements médiatiques dont Dar Assabah (l'un des principaux médias tunisiens) ", a encore déclaré M. Hani aux médias étrangers.

A travers cette grève générale, les journalistes tunisiens se sont exprimés à haute voix pour défendre l'indépendance de leur établissements médiatique, leur droit à une presse libre mais également pour adresser un message aux dirigeants du pays quant à l'importance de leur cause, comme l'a répété à maintes reprises une pléiade de jeunes journalistes tunisiens rencontrés au siège du SNJT en train de participer à la grève général.

"Cette grève générale insiste sur treize points à traiter dans la priorité tels que les critères de nomination à la tête des médias nationaux, la concrétisation des réglementations gérant le secteur dont celle relative au droit à l'accès à l'information ainsi que l'inscription de la liberté de presse dans la nouvelle Constitution", a confié à Xinhua le secrétaire général du SNJT Mongi Khadhraoui.

Parmi les principales requêtes des journalistes tunisiens, a-t- il précisé, la mise en place d'une haute instance pour la communication audiovisuelle qui gèrera le paysage médiatique audiovisuel tunisien.

Représentés lors du mouvement protestataire d'aujourd'hui, les établissements médiatiques régionaux ont adhéré à cette grève générale en se limitant à la diffusion de programmes consacrés à l' explication des raisons de cette manifestation, aux difficultés de la profession dans les régions ainsi que la situation professionnelle précaire dans le secteur de l'information.

Quant à la première chaine de la télévision nationale tunisienne, elle diffusera son principal journal d'information de ce soir (20H) "sous forme de titres et sans présentateurs pour ne pas priver le citoyen de son droit à l'information", comme l'a confirmé le rédacteur en chef du journal de la télévision publique tunisienne.