La GIABA s’ouvre à la société civile pour lutter contre le blanchiment d’argent

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"L'implication de la société civile dans cette lutte servira de plateforme efficace et durable pour apporter des changements politiques", a estimé le directeur général du GIABA Abdulahi Shehu, lors d'un atelier tenu à Dakar les 6 et 7 août.

L'objectif de la rencontre étant de sensibiliser pour une implication active des organisations de la société civile dans lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Pour le président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) du Sénégal, "la société civile, dans son rôle éminent de réflexion et de diffusion de l'information utile, peut être un moyen très important de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme".

Le GIABA veut ainsi s'appuyer sur la société civile pour atteindre un large public et accélérer la prise de décision. Car, explique Shehu, "la société civile peut beaucoup apporter notamment au processus décisionnel public".

Pour sa part, la ministre conseiller Amsatou Sow Sidibé pointe du doigt le manque de volonté politique des Etats dans la lutte contre le blanchiment d'argent.

"Il un manque de volonté politique dans la lutte contre ces infractions financières. Et sans cette volonté politique, il sera difficile d'éradiquer ce fléau. Donc, les Etats doivent avoir plus de volonté politique afin de mettre en œuvre des stratégies pour lutter contre ce fléau qui est un cancer pour nos pays", souligne la ministre qui a présidé la rencontre.

Cette initiative s'inscrit dans le plan stratégique 2011/2014 de l'organisation, dont l'axe majeur est centré sur les partenariats stratégiques avec le secteur privé et la société civile.

Parmi les maux qui freinent les Etats africains dans leur combat contre les transferts illicites d'argent, le directeur général du GIABA avait noté la vulnérabilité des juridictions, notamment l'absence de mesures de contrôle et de surveillance permettant de réprimer ces flux. Selon lui, les transferts illicites d'argent effectués de 1970 à 2008 ont fait perdre à l'Afrique 854 milliards de dollars. Et quelque 650 milliards de dollars disparaissent annuellement dans le monde par cette même voie.

"Il y a des flux financiers illicites pour corrompre les gens et les institutions. Leur principal canal d'utilisation demeure le vol d'actifs. Ces flux entraînent l'exploitation de l'homme, la culture de l'impunité, les faux investissements et la détérioration de l'image économique d'un pays", a fait savoir Shehu au cours de la même conférence.