Ghana: le délestage risque d’arracher des vies humaines dans les hôpitaux

Afriquinfos Editeur
2 Min de Lecture

Ils sont plusieurs centres à avoir reporté des opérations chirurgicales à des échéances non connues, étant donné que la qualité des dispositifs médicaux demande une conservation au frais tels que les réserves de sang ou certains produits pharmaceutiques.

«Notre programme national de vaccination court un risque de défaillance. Il suffit d’une crise énergétique prolongée pour qu’un lot entier de vaccins devienne inutilisable. Nos laboratoires perdent des réactifs très chers. La conservation des produits au frais est très difficile et pendant qu’on se bat pour demeurer opérationnel, nous voyons affluer un nombre croissant de patients. Nous sommes au bord d’une crise sanitaire», alerte Kojo Nimako, un médecin exerçant dans le privé.

Outre les cas d’opération chirurgicales, on note également des cas d’accidents qui nécessitent l’éclairage ou encore des intoxications alimentaires dues à la mauvaise conservation de certains aliments. Dans les hôpitaux, ces soins coûtent plus cher. Il faut en moyenne dépenser 1.000 $ par semaine pour alimenter les groupes électrogènes. Mais malgré cela, ces derniers ne parviennent pas à faire fonctionner les matériaux lourds tels que certains équipements de laboratoires. Ils ne peuvent non plus être utilisés pour des appareils non prioritaires tels que les climatiseurs.

- Advertisement -

«Ouvrir les fenêtres fera entrer les moustiques tandis que les fermer empêchera les patients de dormir à cause de la chaleur qui est insupportable. Les moustiques causeront le paludisme chez les patients déjà malades et le manque de sommeil rendra leur convalescence plus lente», résume M. Nimako, en brossant le dilemme du personnel soignant au Ghana depuis plus d’une année.

Quant aux centres ne disposant pas de moyens pour s’acquérir de groupes électrogènes, ils effectuent  les soins nocturnes à la lueur des lampes torches et des bougies. D’après une infirmière, il faut que le gouvernement agisse : « La situation est en train d’échapper à tout contrôle. Si le gouvernement ne réagit pas immédiatement, des vies seront inutilement perdues», avertit-elle.

P. AMAH