Accra (© 2024 Afriquinfos)- Plusieurs milliers de Ghanéens à travers tout le pays, ont répondu ce mardi 17 septembre à l’appel à manifestation de l’opposition, en guise de contestation du fichier électoral. Le principal parti d’opposition, le Congrès Démocratique National (NDC), dénonce d’importantes irrégularités dans le processus électoral, tout en affirmant craindre des fraudes en faveur du parti au pouvoir lors de la présidentielle de décembre. Le NDC appelle ainsi à garantir aussi « la crédibilité » du dit scrutin.
Cette manifestation avait pour mot d’ordre d’exiger un audit des listes électorales. Les manifestants, munis de pancartes portant des slogans tels que « No clean register, no peace » (« Pas de registre propre, pas de paix« ), « EC stop the rigging, let the people decide » (« Commission électorale arrête les trucages, laisse le peuple décider« ) ont défilé dans toutes les régions du pays.
Dans la capitale, le président du NDC, Johnson Asiedu Nketiah, s’est adressé plusieurs fois à la foule des manifestants avant de déposer une pétition à la Commission électorale demandant un audit indépendant des nouvelles liste pour vérifier qu’il n’y a pas fraude.
Il a également mis en garde contre les conséquences potentielles d’une fraude électorale. « Si vous restez sur la touche aujourd’hui et que vous laissez le conflit dégénérer en guerre, vous serez enrôlés dans l’armée pour combattre et mourir. Nous ne demandons pas une faveur à la commission électorale, nous revendiquons notre droit à des élections libres et équitables« , a-t-il déclaré.
Le NDC), accuse la Commission électorale d’avoir falsifié les listes électorales pour favoriser le Nouveau parti patriotique (NPP) au pouvoir et son candidat à la présidentielle, le vice-président Mahamudu Bawumia. Celui-ci sera notamment opposé à l’ancien président John Mahama, candidat du NDC, et la course entre ces deux favoris s’annonce serrée.
Le principal parti d’opposition et plusieurs autres partis d’opposition affirment que la Commission électorale s’est entendue avec le NPP pour falsifier le registre électoral en incluant plus de 50.000 noms de personnes décédées des listes, et en écartant certains électeurs.
Si le NDC envisage de poursuivre les manifestations jusqu’à ce que la Commission réalise l’audit demandé, la commission électorale a de son côté exhorté l’opposition à engager un dialogue avec elle le plutôt que de manifester.
Les accusations de fraude électorale reviennent régulièrement au Ghana depuis 1992, l’année de ses premières élections, et sont portées par toutes les couleurs politiques. Si, pour la Commission électorale, cette dernière salve est sans fondement, certains observateurs partagent les doutes de l’opposition.
Kobby Mensah, analyste a sur Rfi rappelé, qu’en avril dernier, plusieurs kits biométriques ont été volés au siège de la commission, des kits censés être sous surveillance, et qu’il a fallu plusieurs semaines à la commission pour agir.
Vignikpo Akpéné