Banjul (© 2025 Afriquinfos)- Sous la pression de la Société civile et de l’Opposition, les autorités gambiennes ont rendu public la liste des biens confisqués à l’ancien Président Yahya Jammeh. Le ministère de la Justice de la Gambie a publié un inventaire dont la valeur est estimée à 270 millions d’euros.
Arrivé au pouvoir en 1994 et ayant régné sans partage sur la Gambie jusqu’à sa chute en 2016 (après avoir refusé de reconnaître sa défaite face à Adama Barrow lors de l’élection présidentielle de décembre 2016), Yahya Jammeh a eu le temps de se constituer une fortune colossale. Composés de véhicules, de maisons, de terrains et de matériels agricoles d’une valeur estimée à près de 270 millions d’euros, ces biens ont été vendus à l’insu du public. Par les autorités.
Le ministère de la Justice de la Gambie a donc publié ladite liste, suite à la mobilisation de plusieurs organisations de la Société civile ainsi que de l’Opposition qui ont réclamé la publication des biens confisqués de M. Jammeh, mais également celle des personnes à qui ils ont été cédés! Elles accusent les autorités de les avoir vendus à leurs amis et proches à des prix sous-évalués.
Ces biens sont composés de véhicules, tracteurs mais aussi des actifs financiers incluant 14,32% des actions de Gam Petroleum (551 millions 250.000 GMD), des actions dans Comium Gambia Ltd (5 millions 750.000 GMD) et des dividendes totalisant plus de 100 millions GMD. Les propriétés immobilières vendues atteignent environ 202,75 millions GMD, comprenant notamment une propriété à Kerr Serign (50 millions GMD) et un bien à Brufut Gardens (41,75 millions GMD).
On apprend ce mardi 13 mai 2025 que le Président gambien Adama Barrow a convoqué une réunion d’urgence de son Cabinet pour examiner la question de la vente de biens appartenant à l’ancien Président Yahya Jammeh, a annoncé la State House. Cette rencontre intervient quelques jours après la publication par le ministère de la Justice, le vendredi 9 mai, d’une série de documents détaillant la cession des biens confisqués à l’ancien Chef de l’État exilé en Guinée équatoriale depuis janvier 2017.
Boniface T.