Gabon: Quatre personnalités critiquent vertement le CTRI, pressées de voir les militaires passer la main à des civils

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Alain-Claude Billie-by Nzé, ancien Premier ministre du Gabon (DR-PressAfrik)

Libreville (© 2025 Afriquinfos)- Des anciens rivaux politiques du Gabon se sont désormais unis contre le régime en place, dénonçant ce qu’ils considèrent comme des promesses non tenues par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Ils réclament spécifiquement l’exclusion des militaires des élections prévues à la fin de la transition.

Le 8 janvier, lors d’une conférence de presse conjointe, quatre figures politiques — Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la présidentielle, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, Pierre-Claver Maganga Moussavou, ex-vice-président, et Ali Akbar Onanga Y’Obégué, ancien ministre — ont exprimé leurs préoccupations. Ils ont accusé les militaires de manipuler le calendrier électoral à leur avantage.

Ali Akbar Onanga Y’Obégué a précisé qu’il ne s’agissait ni d’une nouvelle formation politique ni d’une alliance, mais d’une « initiative ponctuelle » pour dénoncer les actions unilatérales des autorités militaires, qui, selon eux, ne respectent pas leurs engagements. Ils ont formulé cinq demandes :

1.         Le retrait des militaires dans les casernes à la fin de la transition, avec interdiction de participer aux élections.

2.         Le retour à la Constitution de 1991, jugeant illégitime celle adoptée par référendum en novembre.

3.         La révision du Code électoral, critiquant l’opacité du processus en cours.

4.         Un appel à une mobilisation populaire, démocratique et pacifique, ainsi qu’à la communication immédiate d’un calendrier complet de sortie de transition.

Les intervenants ont également critiqué le président de transition, le général Oligui Nguema, Albert Ondo Ossa affirmant qu’il « ne peut pas aligner 5 % à une élection » et appelant à un « sursaut de patriotisme ». Alain-Claude Bilie-By-Nze a souligné que le CTRI ne pouvait plus se baser sur une rente mémorielle anti-Ali ou anti-PDG après quinze mois de transition.

Pierre-Claver Maganga Moussavou a insisté sur la nécessité pour Oligui Nguema de respecter son engagement de rendre le pouvoir aux civils, affirmant qu’il n’y avait pas de gloire dans le coup d’État du 30 août 2023. Ces déclarations interviennent alors que le projet de Code électoral doit être examiné par le Parlement de transition à partir du 9 janvier.

En réponse, le Cercle de réflexion populaire sur la transition, dirigé par Eric Simon Zue, a défendu le général Oligui Nguema, affirmant que leur liberté actuelle était due à son action. Le palais présidentiel n’a pas encore réagi à ces critiques.

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