Gabon: Ambiance post-électorale tendue qui augure d’un scrutin serré?

Afriquinfos
3 Min de Lecture

La tension est perceptible à Libreville au fur et à mesure que la date du scrutin approche. On note plusieurs heurts. L’authenticité de l’acte de naissance du Président Bongo a longtemps été la polémique de taille de l’opposition, qui est allée jusqu’à demander la disqualification dans la course de l’actuel président de la République.

La Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) a cependant voté en majorité la validation de la candidature du chef de l’État le 15 juillet 2016. La période de campagne a donné lieu dans le camp présidentiel à une autre polémique, autour de frigidaires, de vêtements à l’effigie du président sortant Ali Bongo, et distribués aux militants du Parti Démocratique Gabonais.

Le regroupement de certains candidats de poids derrière Jean Ping est un fait majeur de cette campagne présidentielle. Il s’agit de deux personnalités politiques de premier plan, l’ex-Président de l’Assemblée Guy Nzouba Ndama et l’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba.

Ce genre de ralliement a longtemps été sollicité par une partie de l’électorat qui souhaite voir une opposition unie et donc nécessairement plus percutante, en matière de mobilisation. Cependant, cette candidature unique n’est pas acquise, neuf autres candidats n’ont pas répondu à l’appel au ralliement.

- Advertisement -

Enjeux sociaux et économiques

Les regards sont donc tournés vers le Gabon pour ce 27 août 2016. Au total, 50 observateurs ont été déployés par l’Union européenne et 75 -venant de 33 pays- par l’Union Africaine. C’est également la première fois que les Gabonais éliront leur Président par le biais de la biométrie, déployée depuis 2013 dans le pays.

Selon Mays Mouissi, analyste économique gabonais, «la situation du Gabon fait que l’un des enjeux de cette élection est avant tout économique. En plus de la baisse du cours de pétrole, plusieurs mauvais choix ont été réalisés par le régime en place. Parmi eux, organiser deux coupes d’Afrique des Nations en l’espace de cinq ans avec un coût de 853 milliards de FCFA. Il y a eu une vague de licenciements dans les entreprises, ce qui a généré une grogne sociale largement répandue dans le pays»…

Innocente VIGNIKPO