Francophonie : Portrait de Michaelle Jean

Afriquinfos Editeur 25 Vues
5 Min de Lecture

Malgré ses 57 ans, la beauté de Michaëlle Jean surprend plus d’un. Dès les premiers coups d’œil, c’est une femme débordante d’énergie que l’on découvre mais c’est surtout cette tête bien faite qui retient l’attention.

Celle qui succède ainsi à Abdou Diouf détient un parcours professionnel et personnel pluriel.

 Née en Haïti, Michaëlle Jean fuit son  pays à 11 ans avec ses parents pour échapper au régime dictatorial de François Duvalie. C’est le Canada, plus précisément le Québec qui l’accueille après cette dérive.

Elle  entrera à l’Université de Montréal pour  poursuivre des études de Littérature.

Etudes qui l’ont amenée à embrasser en 1987, la carrière de journaliste à la télévision publique Radio Canada. Métier qu’elle a exercé pendant 17 ans et qui lui vaudra de nombreuses distinctions. Pendant cette période, elle participe à différents films documentaires du cinéaste Jean-Daniel Lafond, son mari avec qui elle a une fille.  

Le 4 août 2005, Paul Martin, PM du Canada à l’époque, annonce que Michaëlle Jean devient le vingt-septième Gouverneur général du Canada -représentante de la reine Elizabeth, chef d'État en titre -, ce qui lui avait valu le surnom de «Petite reine». Elle est la première personne noire à obtenir ce poste.
Cette polyglotte, parlant couramment  le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol et le créole demeurera Gouverneure générale du Canada jusqu’en 2010.
Pendant son mandat, elle reçoit à plusieurs reprises celui à qui elle succède désormais : le Secrétaire général sortant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) : Abdou Diouf. L’ancien président sénégalais l’a nommée alors grand témoin de la Francophonie pour les Jeux olympiques de Londres en 2012. "Cette nomination a constitué un gage de confiance", confiait-elle à Jeune Afrique en septembre dernier. L’Organisation ne lui est donc pas inconnue "Pendant presque deux ans, j’ai pu voir de l’intérieur comment fonctionnait l’OIF", se plaisait-elle alors à rappeler, en pleine campagne. Quand en 2010 son mandat prend fin, elle accepte de devenir pendant quatre ans, l’envoyée spéciale de l’Unesco pour Haïti, quelques mois après le terrible tremblement de terre qui anéantit son pays natal. En même temps, en 2012, elle endosse également le statut de chancelière de l’Université d’Ottawa, le plus imposant campus bilingue (français/anglais) de la planète. 

Dame de fer mais aussi dame de cœur

 

Si la Francophonie ponctue son parcours professionnel, la défense de la cause des femmes y est aussi très présente. En 2009, elle reçoit le Prix Canada du Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM) pour sa contribution à l’avancement des sexes. 

Sa volonté de «briser les solitudes» s'inscrit, au-delà du simple rapport entre les francophones et les anglophones du Canada, dans les relations entre les différentes communautés ethniques, linguistiques, culturelles, et de genre.

Ayant, parallèlement à ses études universitaires, travaillé huit ans dans des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale, elle s'est aussi attachée durant son mandat à sensibiliser les différents gouvernements, à la violence faite aux femmes et aux enfants. Pendant sa campagne pour l’OIF, elle a été attaquée sur ses velléités francophones. "Je viens d'un pays où l'on n'abandonne jamais", a-t-elle répliqué comme pour balayer toute critique.

 Missions principales

 Nommée en Afrique, qui compte le plus grand nombre de locuteurs de français,  Michaëlle Jean, présente ce continent comme le nouveau défi de la francophonie. Avec le doublement de la population prévu d’ici à 2050, « il faut une stratégie et une pensée économiques francophones pour en tirer le meilleur».

Politique et économie reviennent au cœur du discours de la Canadienne.
Elle qui disait pendant sa campagne vouloir "dynamiser” la francophonie. L’occasion lui est désormais donnée

 

Larissa AGBENOU