France/Présidentielle : L’électorat français doit choisir entre "le changement" ou "la France forte"

Afriquinfos Editeur
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Devant l'école élémentaire Ludovic Piette, plusieurs personnes, debout de bon matin, viennent accomplir leur devoir de citoyen à 09h30 heure locale (07h30 GMT).

Il n' y a pas encore, à cette heure matinale, de longues files d'attente devant les bureaux de vote, alors que se déroule ce dimanche un deuxième tour décisif pouvant porter au pouvoir, pour la première fois depuis deux décennies en France, un président socialiste. Franck et Philippe, en vêtements de sport, sont passés voter avant de faire leur jogging du dimanche. Ces deux amis n'ont pas fait le même choix électoral. "J’ai voté pour Sarkozy. Je pense que c'est le meilleur candidat pour gouverner la France en cette période de crise, qui n'est pas le résultat direct de sa politique. Il a de l'expérience et il sait ce qu'il faut faire. Alors, donnons-lui une seconde chance", a confié à Xinhua Franck, employé d'une entreprise privée de distribution, âgé de 39 ans.

 Quant à Philippe, 42 ans, qui avait donné sa voix au premier tour à la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen, il a déclaré avoir voté blanc, étant donné que ni le candidat UMP Nicolas Sarkozy (droite), ni le favori socialiste François Hollande n’ont réussi à le convaincre depuis son vote d’avril.  

  Au premier tour, qui s'est déroulé le 22 avril dernier, M. Hollande est arrivé en tête des dix candidats à l'Elysée d’alors, avec 28,63% des voix, devançant M. Sarkozy dont le score s’est élevé à 27,18%, ce qui en fait le premier président français briguant une réélection à se retrouver en deuxième position dès le premier tour du scrutin.      

 Dans cette une campagne électorale enfiévrée, qui a pris dès le début les allures d'un duel entre M. Sarkozy et M. Hollande, les questions économiques ont fortement pesé sur le choix des Français, qui font face à une croissance terne, un déficit commercial croissant, un taux de chômage frisant les 10% et un endettement public colossal. S'appuyant sur le slogan d'une "France forte", le président sortant a affirmé qu'il créerait des millions d'emplois en améliorant la formation des chômeurs et qu'il serait davantage à l’écoute des électeurs français qu’il interrogerait par voie de referendum sur ses réformes à venir.  

M. Hollande, quant à lui, a concentré sa campagne sur l' idée de "changement " par le biais de propositions portant sur l' assainissement des comptes publics, en réduisant aussi bien les recettes que les dépenses de l' Etat, et sur une renégociation du traité budgétaire européen afin d' y ajouter des mesures de croissance.

 "J'ai voté Hollande parce que Sarkozy a beaucoup parlé mais n'a rien fait. Il prétend vouloir réduire le chômage, mais il y a aujourd'hui des millions de nouveaux chômeurs. Je ne veux plus l'avoir comme président. Je pense que cinq années (durée du mandat présidentiel) de déficit élevé et de faible pouvoir d'achat suffisent", a déclaré à Xinhua un électeur se faisant appeler Momo.

 Les derniers sondages annoncent une victoire de M. Hollande, qui accèderait à son premier mandat présidentiel grâce à environ six points de différence avec son rival de droite, M. Sarkozy. Ce dernier a vu ses chances d'être réélu disparaître après le refus de Mme Le Pen, arrivée en troisième position du premier tour avec plus de 6 millions de voix, de le soutenir, préférant voter blanc, mais aussi après les déclarations du candidat centriste François Bayrou en faveur de M. Hollande.    

 Répartis sur tout le territoire du pays, les bureaux de vote resteront ouverts dimanche jusqu' à 18H00, voire jusqu' à 20H00 dans les grandes villes, en particulier à Paris et en région parisienne.

 Sur les quelque 46 millions d'électeurs appelés aux urnes, plusieurs centaines de milliers résidant en outre-mer et à l'étranger (notamment en Amérique) ont pu commencer à voter dès samedi midi (heure de Paris).

 Les résultats du scrutin seront connus à 20H00 (toujours heure de Paris), mais d'ici là tout résultat partiel ne peut être diffusé ni par les instituts de sondage ni par les médias, selon la loi.