"D'ici (à la décision du Conseil constitutionnel sur le texte de loi), je cherche et j'appelle chacun à chercher l'apaisement, c'est-à-dire la compréhension, le respect", a-t-il affirmé, dans une allocution solennelle prononcée sur le perron du palais présidentiel. Les Sages de la République ont, en effet, été saisis mardi par les députés et sénateurs de l'opposition afin qu'ils se prononcent sur la conformité du nouveau texte législatif et de son mode d'adoption aux principes de la Constitution française. Les opposants à l'élargissement de l'institution matrimoniale aux couples de même sexe, majoritairement de droite, espèrent par ce recours obtenir la censure de cette nouvelle loi ou, du moins, en freiner la mise en application.
Rappelant le débat "long", voire trop long pour certains, qui a précédé le vote définitif du mariage homosexuel par l'Assemblée nationale, M. Hollande s'est félicité de la bonne marche de la démocratie française qui a permis d'"entendre toutes les sensibilités" sur ce sujet. "En revanche, quand les passions dégénèrent en violence, elles doivent être condamnées", a souligné le dirigeant socialiste français, élu en mai dernier. L'autorisation du mariage entre personnes de même sexe figurait parmi ses engagements de campagne électorale.
Mais, contre toute attente, cette réforme a suscité une forte hostilité chez une partie de la population française, notamment des catholiques pratiquants, cristallisant un mécontentement envers l'évolution des valeurs sociétales françaises. De nombreux élus de droite mais aussi d'extrême-droite ont ainsi fait de cette cause des anti-mariage homosexuel leur cheval de bataille, exprimant avec véhémence leur opposition à ce projet de loi face à une majorité de gauche globalement acquise au gouvernement.
Les manifestations des opposants au mariage gay ont, par ailleurs, parfois été émaillées de violences, comme ce fut notamment le cas dans la nuit de mardi à mercredi, dans le quartier parisien des Invalides, non loin du siège de l'Assemblée nationale.