La France cherche un nouveau partenariat économique avec l’Afrique

Afriquinfos Editeur
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Ce partenariat doit se fonder sur trois principes, à savoir la "co-localisation", la "transparence", et l'"engagement dans la durée", a souligné le président français François Hollande, en clôturant mercredi un forum économique franco-africain à Paris.

Pour M. Hollande, qui avait évoqué le concept de "co-localisation industrielle" lors de son dernier déplacement au Maroc, les investissements français qui se portent en Afrique doivent aussi avoir un effet en France, surtout en faveur de la création d'emplois dans l'Hexagone.

Début avril, lors de son voyage officiel au Maroc, le président français avait présenté son "idée neuve" de la co-localisation, encourageant les chefs d'entreprise français à "co-localiser" et "coopérer" avec les Africains afin de reconquérir les marchés africains.

Devant les présidents sénégalais Macky Sall, ivoirien Alassane Outtara et tanzanien Jakaya Kikwete, invités à la clôture du forum à Paris, M. Hollande a annoncé que son pays allait doubler non seulement ses échanges commerciaux avec l'Afrique, mais également les aides et les concours à destination de ce continent.

"Vingt milliards d'euros pourraient ainsi être mis à la disposition de projets de développement (initiés pour l'Afrique) sur les cinq prochaines années, contre dix (milliards) entre 2008 et 2013", a déclaré le chef de l'Etat français.

Selon lui, la formation professionnelle et le partage des technologies doivent être au coeur du nouveau partenariat. Une "fondation franco-africaine pour la croissance" devrait voir le jour à ce but dès l'année prochaine.

 

   "La France a besoin de l'Afrique"

 

La France a besoin de l'Afrique et de sa croissance pour créer des emplois, a affirmé mercredi le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, lors du forum économique franco-africain à Paris.

L'Afrique a démarré avec sa croissance économique. "Si vous manquez le bateau, si vous n'êtes pas en Afrique maintenant, vous allez rater l'occasion de toute une vie", a souligné la ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala.

Mme Okonjo-Iweala a invité les partenaires traditionnels de l'Afrique à travailler un peu plus dur pour convaincre les Africains de ce qu'ils peuvent pour consolider la coopération.

Selon un rapport préparé par l'ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, la croissance économique que connaît l'Afrique est depuis plus d'une décennie de 5% par an en moyenne, juste derrière l'Asie et loin devant l'Europe. Le produit intérieur brut (PIB) du continent devrait croître de 5,6% en 2013 et de 6,1% en 2014.

En Afrique, lieu d'une compétition mondiale croissante, la part de marché de la France au Sud du Sahara a décliné de 10,1 % à 4,7 %, mais l'Hexagone demeure un acteur économique important, indique ce rapport publié mercredi à Paris lors du forum franco-africain.

Outre la Chine, dont la part de marché en Africain est passée de moins de 2% en 1990 à plus de 16% en 2011, nombre de pays ont intensifié leurs liens avec l'Afrique, précise ce rapport, qui avance 15 propositions pour doper une nouvelle dynamique économique entre l'Afrique et la France.

La stratégie "offensive" française doit passer par un développement des flux, qu'ils soient humains, financiers, commerciaux ou encore industriels, a souligné M. Moscovici dans un entretien avec le journal économique français Les Echos.