La Fondation "Pax Africana" crie haro sur la Libye

Afriquinfos Editeur
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Cette nouvelle Déclaration de "Pax Africana" date de ce mercredi 26 février 2014 :

« Malgré la mise en place d’un nouveau CGN (Congrès général national, la plus haute autorité politique et législative issue des premières élections de l’après-Khadafi) depuis 2012, les actuelles autorités libyennes peinent toujours à exercer pleinement leur souveraineté sur le vaste territoire qu’ils ont en charge.

Rétablir l'ordre dans un pays en proie à l'anarchie demeure leur plus grand défi, car la violence quotidienne va crescendo depuis plusieurs mois dans cet Etat d’Afrique du Nord.

Dernière illustration patente de ce chaos généralisé dans lequel est plongée la Libye devant la quasi-inaction de la communauté internationale, d’ex groupes armés rebelles (les brigades d'Al-Qaaqaa et Al-Sawaek, originaires de Zenten –ouest libyen-) ont eu l’outrecuidance, le 18 février dernier, d’enjoindre le CGN de démissionner, avec à l’appui un ultimatum de quelques heures.

Ces actes de défiance impunis à l’égard du pouvoir central de Tripoli se greffent sur une série de violences inouïes et cycliques, orchestrées depuis plus d’un an par les groupes rebelles hétéroclites qui ont renversé le pouvoir de Mouammar Khadafi le 20 octobre 2011.

A titre d’exemple, Tripoli a enregistré les violences les plus meurtrières (40 décès) de l’ère post-Khadafi le 15 novembre 2013, morts générées par le tir de miliciens de Misrata sur des centaines de manifestants pacifiques qui réclamaient plus de sécurité dans leur cité.

Quelques semaines plus tôt, de nouvelles et dangereuses formes de criminalité ont émergé dans cet Etat jadis pôle de développement et de croissance en Afrique. Ces criminalités atypiques ont atteint leur faîte fin 2013 avec l’enlèvement du numéro 2 de la sécurité en Libye, la création d’une compagnie pétrolière par des rebelles de la Cyrénaïque, le vol le 28 octobre 2013 de près de 55 millions de dollars US à Syrte par des hommes non identifiés. Ou encore le bref enlèvement en plein cœur de Tripoli de l’actuel Premier ministre libyen de Transition, Ali Zeidan le 10 octobre 2013. 

Des faits et gestes criminels restés impunis, tout comme l’attentat (le 23 avril 2013) contre l’Ambassade de France à Tripoli qui a provoqué de nombreux dégâts matériels, l’attaque de la représentation diplomatique russe en Libye, l’encerclement pendant une semaine de deux ministères libyens par des hommes armés proches des islamistes, pour forcer le Parlement à adopter une “loi excluant de la politique, au cours de la prochaine décennie, tous les ex-collaborateurs du régime Khadafi”.

 “**PAX AFRICANA” (Forum Panafricain pour la Paix et le Développement) est très préoccupé par cette situation de plus en plus ubuesque et le danger permanent que représente pour toute l’Afrique sub-saharienne, une Libye instable. L’envahissement du nord-Mali par des islamistes durant près d’un an a été un exemple patent du grave danger que peut représenter l’insécurité en Libye pour le développement de toute l’Afrique sub-saharienne.

C’est le lieu pour la Fondation “**PAX AFRICANA” de presser la communauté africaine et le reste du monde d’aller au secours des actuelles institutions libyennes issues des récentes consultations électorales. En les aidant surtout à restaurer les attributs de la souveraineté sur le territoire qu’elles administrent, à travers une réorganisation méthodique de la police et de ce qui reste de l’armée libyenne. Aussi longtemps que les armes issues des casernes libyennes continueront à circuler impunément dans le vaste Sahel, toute tentative de résolution de conflits dans la zone sahélo-saharienne s’apparenterait à des travaux de Sisyphe.

Actrice entêtée et de taille jusqu’à un passé récent de la construction de l’unité africaine, la Libye mérite mieux  que la quasi impasse dans laquelle elle se trouve, impasse faite de douloureux développements socio-économiques qui la secouent depuis la disparition tragique du colonel Khadafi ».