Dakar (© 2024 Afriquinfos)- A travers un vote intervenu le vendredi 17 mai dernier, le Conseil d’administration du FMI (Fonds monétaire international) a autorisé ses pays membres à utiliser une partie de leurs DTS (Droits de tirage spéciaux) afin d’acquérir certains outils de financement émis par les BRD (Banques régionales de développement), à l’instar de la BAD (Banque Africaine de Développement). C’est une manne de 20 milliards de dollars dont peuvent désormais bénéficier les pays africains.
C’est une requête des Gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) qui date de plusieurs années déjà qui vient d’être prise en compte par le Fonds Monétaire Internationale (FMI). Déjà en mai 2022 lors d’un séminaire de réflexion à Accra (Ghana), ces derniers demandent instamment que les droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI soient acheminés par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement. Les DTS étant un actif de réserve international – et non une monnaie – par lequel le Fonds monétaire international complète les réserves officielles des États membres.
La Banque africaine de développement a travaillé avec d’autres banques multilatérales de développement pour rallier le soutien des dirigeants des pays en développement et des pays développés à sa proposition de canaliser les DTS par le biais des banques multilatérales de développement.
Vendredi dernier donc le FMI, par son vote, autorise concrètement les Etats à acquérir jusqu’à 15 milliards de DTS au total (près de 20 milliards de dollars) d’instruments de capital hybrides, qui présentent les caractéristiques à la fois de dette et de capitaux propres, émis par les BRD. Selon un communiqué commun de la Banque inter-américaine de développement (BID) et de la banque africaine de développement (BAD), la décision du FMI pourrait permettre à ces institutions de prêter quatre fois le montant qui sera issu des achats d’instruments hybrides via les DTS.
«La communauté internationale dispose désormais d’une approche innovante permettant de mobiliser des financements au développement sans que cela ne coûte rien aux contribuables. C’est le type de solution dont nous avons besoin», a déclaré le président de la BAD, Akinwumi Adesina. Pour lui, la réallocation des DTS vers les les banques multilatérales, revêt un double avantage: «Le FMI se concentrera sur la stabilisation macroéconomique et fiscale, le domaine dans lequel il dispose d’un avantage comparatif, tandis que les banques multilatérales de développement se concentreront sur les programmes sectoriels et les politiques sectorielles, a-t-il indiqué. C’est notre raison d’être. Nous serons alors en mesure de veiller à ce que les DTS donnent des résultats probants sur le terrain», a-t-il déclaré.
Boniface T.
