Baku (2024 Afriquinfos)- La Conférence des Parties (COP 29) s’est achevée dimanche 24 novembre en Azerbaïdjan avec l’adoption d’un accord sur le financement climatique fixant à 300 milliards de dollars à fournir chaque année par les pays développés aux Etats pauvres d’ici 2035. Pas assez, pour certains comme l’Inde, le Nigeria, la Bolivie ou le Kenya qui souhaitaient une enveloppe plus conséquente pour les crédits carbone.
C’est l’Inde le fer de lance de la protestation à l’issue des négociations internationales lors de la COP 29 à Baku et qui ont conduit à la fixation d’un montant à 300 milliards de dollars à fournir chaque année par les pays développés aux pays pauvres d’ici 2035. ‘Je regrette de devoir dire que ce document n’est rien d’autre qu’une illusion d’optique. À notre avis, cela ne répondra pas à l’énormité du défi auquel nous sommes tous confrontés. Par conséquent, nous nous opposons à l’adoption de ce document‘, a déclaré le négociateur indien Chandni Raina.
Cette position est soutenue par des pays vulnérables au climat comme la Bolivie, le Nigeria et d’autres. Si l’enveloppe est passée de 100 milliards à 300 milliards, certains pays en développement se sont plaints qu’elle était toujours insuffisante. En outre, ils déplorent qu’il s’agît d’un mélange de subventions et de prêts. «Le fait que les pays développés affirment qu’ils vont prendre les devants avec 300 milliards de dollars d’ici 2035 est une plaisanterie», a déclaré Dr Nkiruka, une des délégués du Nigéria après l’adoption du document. «Nous n’acceptons pas cela». Elle a déclaré que les pays en développement comme le Nigeria, qui est un important producteur de pétrole, auraient besoin de beaucoup plus d’aide pour réduire leurs émissions.
Même indignation chez le représentant du Panama: «Le coup de marteau a été donné bien trop vite et nous sommes de tout cœur avec tous ces pays qui ont l’impression d’avoir été piétinés», a-t-il déclaré. «Les pays développés nous imposent toujours des textes à la dernière minute, nous les imposent de force, et ensuite, au nom du multilatéralisme, nous devons toujours les accepter, sinon les mécanismes climatiques s’engageront dans une horrible spirale descendante, ce dont personne n’a besoin», a-t-il regretté.
«Malgré des efforts exhaustifs pour collaborer avec les principaux acteurs, nos appels ont été accueillis avec indifférence. Ce rejet pur et simple érode la confiance fragile qui sous-tend ces négociations et bafoue l’esprit de solidarité mondiale», peut-on en outre lire dans un communiqué des Pays les Moins Avancés (PMA) qui représentent qui représente 45 nations et 1,1 milliard de personnes. Pour le Nigeria, l’Inde et autres, la COP 29, surnommée COP des Finances est un «échec».
L’heure est désormais à la recherche d’autres moyens de lutter contre le changement climatique, notamment en recourant à la coopération entre petits groupes de nations. La prochaine Conférence sur le changement climatique (COP 30) est prévue à Belém, au Brésil.
Boniface T.