En 2004 a eu lieu ce que l’hebdomadaire Jeune Afrique appelle le « Printemps de l’Egalité » durant lequel il était en effet question de rééquilibrer les rapports de force entre les sexes dans la société marocaine.
Ce sont 26 associations féministes marocaines qui s’étaient mobilisées pour obtenir une victoire historique, une réforme de la constitution existante.
A la suite de cette petite révolution de féministes, Mohammed VI promettait d’instaurer des lois progressistes et égalitaires dans le code de la famille (le Moudawana) telles que le divorce par consentement mutuel, davantage de droits à l’héritage pour les femmes, l’âge légal du mariage fixé à 18 ans…
Et pourtant, dix ans après ce bouleversement, l’égalité semble loin d’être gagnée et le bilan est assez contrasté alors qu’on aurait pu croire que l’arrivée de Bassima Hakkaoui au gouvernement de Benkirane, l’unique femme, aurait pu faire avancer la réforme.
Les associations féministes saluent la révision de la loi électorale en 2011, qui imposent un quota de 60 sièges à la Chambre des représentants pour les femmes, ce qui a permis une meilleure représentation politique.
Mais pour le reste de la réforme, il semblerait qu’il n’y ait pas eu de véritables avancées notamment concernant le harcèlement, les violences conjugales ou sexuelles… Elles dénoncent également le manque les failles du système.
Par exemple, l’article 475 du Code pénal marocain prévoit qu’un violeur soit absout de son crime s’il épouse la femme qu’il a agressé. Cette loi n’a pas été abrogée comme prévue.
En effet, le Moudawana ne serait appliqué qu’à demi-mesures et certains magistrats détourneraient la loi en utilisant une « jurisprudence bien éloignée de l’esprit progressiste du texte initial », explique Jeune Afrique.
C’est pourquoi après la génération de 2004, des féministes de la nouvelle génération issues du milieu estudiantin se préparent à frapper pour que le gouvernement apporte des réponses aux problématiques de l’avortement ou de revendications sociales plus générales.
Mais ce qui est encore plus marquant, c’est que dans cette nouvelle génération qui se mobilise on retrouve de plus en plus d’hommes qui se battent aussi pour les droits de la femme, comme quoi la cause de la femme est l’affaire de tous, conclut l’hebdomadaire.
Afriquinfos