Faits notables de ce début de semaine en Afrique

Afriquinfos Editeur
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Tunisie : déjà des lauriers !

C’est visiblement un nouveau horizon qui se pointe pour les tunisiens. Ils s’apprêtent à vivre l’avènement historique. Et déjà, on note un satisfecit de la communauté internationale sur le premier tour qui vient de se terminer depuis dimanche Pour La Presse, « L’Union européenne a salué le bon déroulement des élections présidentielles qui ont eu lieu hier en Tunisie et invite les électeurs à persévérer sur le même élan pour consacrer le processus électoral dans la transparence et le respect. ». Le journal a relayé le soutien de l’Union européenne et du Secrétaire d’Etat américain John Kerry sur le déroulement du processus. Ce dernier a qualifié les élections présidentielles tunisiennes de « moment historique ».

Même son de cloche chez Le Temps qui titre dans sa livraison d’aujourd’hui « Première élection libre du Président de la République dans l’histoire de la Tunisie ».  Le journal relativise tout de même en publiant une analyse de Kamel Jendoubi président d’ISIE sur le profil du prochain président tunisien. « Que le prochain président quel qu’il soit, va qu’il le veuille ou non, essayer de forger autour de lui une majorité présidentielle et se libérer des attaches partisanes en intégrant d’autres forces qui parleront en cohérence avec la musique présidentielle »,

Pour Liberté en Algérie, la prudence est de mise même.  A travers une interview accordée à Selim Kharrat, analyste, observateur de la scène politique tunisienne. A question de savoir si ces élections présidentielles couronnent la transition politique en Tunisie, il donne son avis :« Disons qu’il est trop tôt et prématuré pour le dire. Disons qu’on est sur le bon chemin et, jusque-là, on a su plutôt bien s’en sortir grâce à notre classe politique qui a préféré dialoguer autour d’une table au lieu de s’affronter dans la rue, mais  il y a encore  pas mal de défis. Rien n’est acquis. Il y a toujours des risques d’un retour à des formes d’autoritarisme. La Tunisie n’a pas achevé son processus démocratique. On est au début de cet achèvement-là. Et je pense qu’il faudra attendre dix à quinze ans pour se prononcer sur cette réussite ».

 Sénégal : Macky et sa gloire mitigée

La révolution burkinabé fait monter la cote du président sénégalais Macky Sall. Ce dernier tire profit de son rôle de médiateur. « Il ya un gain politique réel ailleurs que dans la sourde bataille engagée par l’opposition pour faire valider sa marche du 21 novembre. Cette marche et la clameur qui l’entoure escamotent l’incroyable succès diplomatique de Macky Sall. Le chef de l’Etat a, en effet, été désigné par ses pairs, le 6 novembre dernier, à Accra, président du groupe de contact pour le Burkina Faso de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Une bonne affaire qui tombe au moment où le palais s’y attendait le moins. », constate Le Pays.   

C’est une autre actualité  sénégalaise que commente son confrère Walf Fadjry qui parle des réactions que suscitent le récent ouvrage de l’ancien président Abdou Diouf. « Après les hommes politiques, qui l’ont vigoureusement taclé, place aux chefs religieux. Serigne Moustapha Cissé, ancien compagnon de Senghor, qui faisait face à Ndèye Astou Gueye animatrice de l’émission Sortie de WalfTv, s’est aussi insurgé, ce dimanche, contre les écrits du Secrétaire général de la Francophonie ».

 Togo : Guerre de chiffres autour des marches du vendredi

 Dans sa parution de ce lundi, Togo Réveil très proche du pouvoir parle « de résultats sans appel ». Il y va de sa touche statistique « Avec plus de150 000 militants et sympathisants, le déferlante bleu-blanc des défenseurs des institutions et supporters du président Faure Gnassingbé, prend le dessus sur les habitués des manifestations publiques, qui sous la nouvelle bannière du Combat pour l'Alternance en 2015 (CAP 2015) ont peiné à mobiliser 6.000 marcheurs ».

Le bihebdomadaire Le Correcteur proche de l’opposition en sa manchette de ce lundi titre : « Une gigantesque mobilisation des forces  démocratiques dans les rues vendredi face à des répressions sauvages et inhumaines ». Selon le journal, la manifestation de l’opposition a été réprimée par les forces de l’ordre. Le Correcteur montre avec image à l’appui des blessés graves.

Anani  GALLEY