Le Président centrafricain Faustin Archange Touadéra a effectué cette semaine des examens de santé « de routine » à Bruxelles, a indiqué le Porte-parole de la Présidence, réfutant des informations de presse évoquant « une hospitalisation d’urgence ».
« Le Président de la République est parti en mission, vous savez, avec le Sommet du Gavi (sommet de l’Alliance du vaccin, NDLR) à Bruxelles (…) Et il est parti un peu tôt, parce que c’est aussi un humain, il est parti faire ce qu’on appelle un check-up, c’est-à-dire quelques examens de routine », a déclaré le Porte-parole du Gouvernement Maxime Balalou au cours d’un point presse ce 23 juin.
Selon l’intégralité de la Déclaration de M. Balalou parvenue ce 24 juin à l’AFP, « il y a eu beaucoup de spéculations sur l’état de santé du Président de la République, disant qu’il est gravement malade, ce qui est faux ». Certains média et réseaux sociaux ont évoqué une « hospitalisation d’urgence ». Mardi après-midi, le BRDC (Bloc républicain pour la défense de la constitution), qui regroupe des partis d’Opposition et de la Société civile, a affirmé dans un communiqué qu’il s’agissait d’une « évacuation sanitaire d’urgence, en Belgique, aux aurores, le samedi 21 juin 2025 ».
Le BRDC a jugé « irresponsable » les déclarations du Porte-parole et ministre de la Communication qui, selon eux, a affirmé « sans rire que le Président se porte comme un charme ». Les opposants ont souhaité un prompt rétablissement au Président, tout en demandant au Gouvernement « une communication expurgée de toute volonté de manipulation de l’information », sur la santé du Chef de l’Etat. M. Balalou a assuré que « le Président de la République est en très bonne santé », avant d’ajouter qu’il participera au Sommet du Gavi qui se tiendra ce 25 juin à Bruxelles.
Selon diverses sources politiques à Bangui, qui ont requis l’anonymat, la question de la santé de M. Touadéra est un sujet « trop sensible » pour être évoqué publiquement. Le Président Touadéra, 68 ans, a été élu en 2016 en pleine guerre civile en République centrafricaine.
Pour ses partisans, M. Touadéra est néanmoins considéré comme « le bâtisseur de la paix ». Ils lui sont reconnaissants d’avoir restauré la sécurité sur une importante partie du territoire, et d’avoir conclu en 2019 à Khartoum un accord avec 14 groupes armés impliqués dans la crise politico-militaire qui avait éclaté en 2013.
Malgré une amélioration de la situation sécuritaire dans les différentes villes du pays, les actions de guérilla dans les campagnes se poursuivent depuis 2020. L’ONU et des ONG accusent régulièrement rebelles, militaires et mercenaires russes de commettre des crimes contre les civils, un fléau que la MINUSCA (Force de maintien de la paix des Nations Unies) n’a pas enrayé.
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