Elections en RDC : les Etats-Unis mettent en cause le recours à des machines électroniques à voter

Afriquinfos
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Washington (© 2018 Afriquinfos)-En République démocratique du Congo, le recours à des machines électroniques à voter, préconisé pour l’élection présidentielle prévue le 23 décembre présente, selon les Etats-Unis, « un risque énorme et inutile ».

Ce jeudi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en RDC, l’ambassadeur américain adjoint aux Nations Unies Jonathan Cohen a mis en garde contre un système inopérant, et a réclamé un vote avec des « bulletins-papier ».

« L’utilisation de machines à voter pour la première fois pour des élections critiques représente un risque énorme et inutile. Que feront les autorités congolaises si ces machines à voter qui n’ont pas été testées ne fonctionnent pas le jour des élections? », a demandé le diplomate américain. « Avez-vous un plan de secours, si oui, lequel? », a-t-il insisté.

Ceci est la deuxième fois que les Etats-Unis évoquent le sujet. En février, Washington avait déjà parlé d’un « énorme risque » à utiliser des machines à voter de manière électronique.

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L’émissaire de l’ONU à Kinshasa, l’Algérienne Leila Zerrougui, a déploré dans le même temps la persistance de « suspicion » et de « méfiance » au sein de la population, citant notamment le problème des machines à voter, tout en mentionnant des « progrès significatifs » dans le processus électoral.

Masika Bihamba, qui représentait les organisations civiles qui luttent contre les abus sexuels et une meilleure prise en compte de la société civile dans le pays, est allée dans le même sens et a affirmé  que « Plus de 50% de la population est analphabète » et les électeurs « auront des difficultés à utiliser la machine à voter ».

L’ambassadeur congolais Ignace Gata Mavita présent également au conseil a pour sa part défendu Kinshasa. « La machine devant servir à imprimer le bulletin de vote est appelée à tort machine à voter ». « La machine ne votera pas à la place de l’électeur », a-t-il souligné. « Elle imprimera les bulletins que l’électeur ira mettre dans l’urne », a-t-il ajouté.

La RDC « ne peut se permettre des élections manquant de crédibilité », a cependant souligné l’ambassadrice adjointe des Pays-Bas, Lise Gregoire-van Haaren. Il faut « rétablir la confiance » dans le processus électoral, a aussi fait valoir l’ambassadeur français, François Delattre, en demandant à la Commission électorale Ceni « de faire preuve de transparence pour que tous les citoyens aient accès aux machines et puissent se familiariser avec ».

Par ailleurs, Lise Gregoire-van Haaren a mis un accent sur la visite du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à Kinshasa, qui devait avoir lieu en juillet, mais qui a été annulée. Elle espère que cela  ne se transformera pas en « annulation ».

Selon plusieurs diplomates, une visite des quinze membres du Conseil de sécurité en RDC peut avoir lieu en Octobre, avant les élections.

Vignikpo Akpéné