Gaborone (© 2020 Afriquinfos)-Au Botswana, la justice vient d’enrailler totalement la requête de l’opposition concernant l’annulation pour fraude des élections législatives d’octobre dernier, consacrant ainsi la victoire du parti au pouvoir depuis 1966.
« Nous ne sommes pas compétents pour entendre les appels » formés par le principal parti d’opposition, a tranché le juge Ian Kirby, de la Cour d’appel de la capitale Gaborone.
Cette décision constitue le deuxième revers subi en moins de deux mois par la Coalition pour un changement démocratique (UDC), qui demandait l’annulation du scrutin législatif dans près d’un tiers des circonscriptions.
La première plainte remonte en décembre dernier. L’UDC avait alors saisi la Cour d’appel de Gaborone, qui a confirmé sa décision mardi.
Alors que le porte-parole de l’UDC, Moeti Mohwasa, a pris note du dernier jugement. « Nous n’avons aucun commentaire à faire dans l’immédiat », a-t-il ajouté. Le Parti démocratique du Botswana (BDP), au pouvoir, s’est lui réjouit que cette affaire « soit terminée ».
« Nous espérons que nos amis de l’UDC passeront maintenant à autre chose et se concentreront sur leur rôle d’opposant principal dans un Etat démocratique », a déclaré son porte-parole, Banks Kentse.
Son chef Mokgweetsi Masisi, à la tête du pays depuis 2018, a dans la foulée été élu chef de l’Etat malgré la fronde inédite de son prédécesseur Ian Khama (2008-2018), qui a claqué cette année la porte du BDP et l’accuse de dérive autoritaire.
D’après les résultats de la Commission électorale, le BDP a remporté 38 des 57 sièges du Parlement. Dès publication des résultats, l’UDC avait dénoncé de nombreuses irrégularités.
Le parti de l’opposition s’appuyait notamment sur la déclaration sous serment d’un lanceur d’alerte issu du BDP, qui a dénoncé une fraude organisée par le parti au pouvoir.
Emmanuel Mohalodi a notamment confessé avoir participé au transport de « milliers de personnes » pour qu’elles s’inscrivent frauduleusement sur les listes électorales des cinq circonscriptions de Gaborone, un fief de l’opposition.
I.N.