Egypte et Ethiopie rejoignent les BRICS: Poids démographique et économique de ces deux puissances émergentes

Afriquinfos Editeur
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Johannesburg (© 2023 Afriquinfos)- Six nouveaux pays, dont deux africains (l’Egypte, l’Ethiopie) rejoindront les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dès le 1er janvier 2024, a annoncé ce jeudi 23 août 2023, le président sud-africain Cyril Ramaphosa. La veille, l’Afrique du Sud avait annoncé que tous les pays membres s’étaient accordés sur le principe d’une expansion.

Sur la quarantaine de pays qui avaient demandé leur adhésion, ou manifesté leur intérêt, seuls six ont été retenus. Parmi eux l’Egypte et l’Ethiopie.

L’Ethiopie a évoqué un « moment fort » par la voix de son Premier ministre, Abiy Ahmed. « L’Ethiopie se tient prête à coopérer avec tous pour un ordre mondial inclusif et prospère », a-t-il écrit sur son compte X (ex-Twitter). « Félicitations à tous les Ethiopiens ! », peut-on lire aussi sur le compte X du cabinet du Premier ministre éthiopien.

Les Brics ont réaffirmé leur position « non-alignée » lors du sommet, à un moment où les divisions ont été accentuées par le conflit en Ukraine.  « Nous défendons tous un ordre mondial multipolaire », a affirmé Vladimir Poutine. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crime de guerre en Ukraine, le président russe s’est exprimé au sommet en visioconférence.  Les Etats-Unis ont affirmé mardi ne pas voir dans les Brics de futurs « rivaux géopolitiques », assurant vouloir maintenir de « solides relations » avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud.

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Et traditionnellement non alignée, l’Ethiopie entretient des liens étroits avec la Russie et la Chine, son principal partenaire commercial, ainsi que les Etats-Unis, même si les rapports avec Washington se sont tendus durant les deux ans de conflit dans la région du Tigré (nord de l’Ethiopie) qui s’est achevé en novembre 2022. L’Ethiopie a été durant la décennie 2010 une des économies les plus dynamiques du monde. Sa croissance a toutefois été enrayée par la pandémie de Covid-19, les calamités climatiques, le conflit au Tigré et l’onde de choc mondiale de la guerre en Ukraine.

Pourquoi l’Egypte et l’Ethiopie ?

Il faut dire qu’alors que les pays les plus riches d’Afrique s’apprêtent à connaître des bouleversements au cours des prochaines années.

Selon les projections actualisées du Fonds monétaire international (FMI), l’Ethiopie et l’Egypte font partie du classement 2023 des économies en Afrique. L’Egypte prend la deuxième place et surclasse l’Afrique du Sud. Selon les projections de 2022-2027, le Nigeria la première économie du continent avec 574 milliards de dollars, est suivi de l’Egypte avec 471 milliards de dollars. Le pays du Maréchal Abdell Fettah Sisi surclasse ainsi l’Afrique du Sud, désormais troisième, avec 422 milliards de dollars de PIB avec plus de 102 millions d’habitants en 2020, et est le troisième pays le plus peuplé d’Afrique derrière le Nigeria et l’Éthiopie.

Avec 120.3 millions d’habitants, l’Éthiopie quant à elle occupe le 7ème rang des pays africains les plus  riches avec 117,56 milliards de dollars de PIB.

Mercredi, Pretoria avait annoncé que tous les pays membres s’étaient accordés sur le principe d’une expansion. « Nous avons adopté un document qui définit les lignes directrices, les principes et les processus d’examen des pays qui souhaitent devenir membres des Brics », s’était félicitée la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor.

La Chine, qui pèse environ 70% du PIB du groupe, avait clairement réitéré lors de sommet son intention de gagner en puissance. « Les Brics doivent œuvrer en faveur du multilatéralisme et ne pas créer de petits blocs. Nous devons intégrer davantage de pays dans la famille des Brics », a enjoint le président Xi Jinping.

L’Inde, autre locomotive économique du groupe qui se méfie des ambitions de son rival régional chinois et ne s’était pas exprimée sur une possible expansion à l’ouverture du sommet mardi, avant de déclarer soutenir l’ouverture, sous réserve d’un accord sur les modalités. Outre l’Inde, le Brésil, officiellement favorable à l’ouverture, craignait qu’une expansion ne « dilue » son influence mondiale et au sein du bloc, selon des spécialistes. Pretoria plaidait quant à elle pour l’intégration de pays africains, sur un continent devenu un nouvel échiquier dans le jeu diplomatique mondial.

Outre l’Ethiopie et l’Egypte, L’Iran, l’Argentine, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis vont rejoindre, font également partis des pays qui vont rejoindre les BRICS à compter du 1er janvier 2024, ramenant ainsi le groupe à 11 pays.

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