Selon l’OMS, des tests sur des vaccins sont actuellement en cours en Afrique, et des centaines de milliers de doses vaccinales sont prévues pour l’Afrique de l’Ouest d’ici la fin du 1er semestre 2015. L’organisation a fait état des deux vaccins principaux parmi d’autres vaccins potentiels.
Le vaccin (rVSV-ZEBOV ou rVSV) a été développé par l’agence de santé publique du Canada (PHAC) à Winnipeg, avec une licence de commercialisation détenue par la société américaine NewLink Genetics, annonce l’OMS. Un essai clinique de phase 1 sur des volontaires sains) est fait aux Etats-Unis. Un essai du même type est conduit depuis le 10 novembre 2014 à Genève.
Il avait été interrompu, par précaution, mi-décembre «car 4 des 59 volontaires vaccinés avaient ressenti des douleurs de type rhumatismal dans les articulations (pieds et mains)», selon les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Toutefois, rassurent les hôpitaux, ces douleurs auraient disparu sans traitement.
Les HUS ont annoncé récemment que les injections pour les 56 derniers volontaires ont repris lundi dernier avec des doses plus faibles et dureront jusqu’à fin janvier. Les résultats définitifs de ces essais également effectués en Allemagne, au Canada, aux Etats-Unis et au Gabon sont attendus en mars 2015, précisent-ils.
Le laboratoire américain Merck a obtenu les droits exclusifs sur ce vaccin potentiel, avec au total un versement de 50 millions de dollars.
Le deuxième vaccin dont l’OMS a fait état est dénommé le vaccin ChAd3 (ou cAd3-ZEBOV). Développé par la firme britannique GSK (GlaxoSmithKline), ce vaccin contient des éléments génétiques provenant de deux souches du virus Ebola (Soudan et Zaïre), acheminés par un adénovirus responsable du rhume chez les chimpanzés, un agent inoffensif pour l’homme.
Selon l’OMS, les premiers tests réalisés aux Etats-Unis sur 20 adultes sains pour étudier son innocuité semblent prometteurs : le vaccin a été bien toléré et a déclenché une bonne réponse immunitaire, selon des résultats publiés en novembre dernier par l’Institut des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), co-développeur du vaccin.
Des essais comparables sont menés au Royaume-Uni sur 60 volontaires sains et en Suisse à Lausanne (120 volontaires), pour le compte de l’OMS.
Des phases expérimentales sont par ailleurs en cours au Mali et prévues en Gambie (40 volontaires par pays).
Autres vaccins
Outre ces deux vaccins, d’autres vaccins sont également sur les rangs. C’est notamment le cas d’un vaccin développé par Janssen, une filiale de la firme américaine Johnson & Johnson. L’étude de phase I sur 72 personnes, menée par le Oxford Vaccine Group de l’université britannique d’Oxford, sert essentiellement à vérifier que le vaccin expérimental est sûr et bien toléré.
Le groupe américain avait annoncé fin octobre avoir dégagé jusqu’à 200 millions de dollars pour accélérer la production d’un vaccin et espère engager des études sur de larges cohortes de patients dès avril.
Il a déjà produit plus de 400.000 doses de vaccin et compte en fabriquer au total 2 millions d’ici la fin de l’année. Il se dit en mesure, si nécessaire, de porter sa production jusqu’à 5 millions de doses dans un délai de 12 à 18 mois.
La Russie a pour sa part annoncé en octobre qu’elle pourrait fournir trois vaccins d’ici six mois, en indiquant que l’un d’eux était «déjà prêt pour un essai clinique».
L’OMS prévoit de faire le point ce jeudi 09 janvier avec des experts sur l’ensemble des données disponibles sur les candidats vaccinés.
L. Agbenou