Conakry (© 2019 Afriquinfos)-Au mouvement de contestations contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, vient s’ajouter une nouvelle marche blanche ce jeudi 12 décembre à l’appel des femmes du FNDC mémoire des victimes des récentes manifestations et pour réclamer justice. Elles ont rejoint sans incident l’esplanade du stade du 28-Septembre.
Au total, une vingtaine d’adolescents ont été tués depuis le début du mouvement.
Plusieurs dizaines de militantes dont Hadja Maïmouna Diallo, porte-parole des femmes du FNDC, ont accompagné une nouvelle fois les proches des victimes.
D’après Maïmouna Diallo, la justice reste muette à leur requête. Sur ce, leur seul et dernier recours reste la manifestation dans les rues. « Lors des dernières funérailles des huit enfants tués, ils sont rentrés dans le quartier, ils ont fait la même chose, ils ont blessé plus de dix enfants. Et malheureusement, le lendemain, l’un d’entre eux a succombé à ses blessures. Les morts sont identifiés, les autopsies sont faites et parfois, je vous le dis, ceux qui ont été tués ou leurs parents connaissent les tueurs. », Explique-t-elle
Amnesty international dans son dernier rapport mentionne 61 cas depuis 2015, dont une cinquantaine impliquerait les forces de l’ordre, preuves et témoignages à l’appui.
« On ne parvient pas à avoir des images ou des témoignages qui sont convaincants de personnes qui tuent ces jeunes, qui tuent ces personnes. La plupart du temps, c’est après les manifestations qu’on sort des victimes, qu’on sort des corps, qu’on les dépose directement dans les morgues des hôpitaux. Ce qui fait que les scènes de crime ne sont généralement pas préservées », estime Aboubacar Sylla, porte-parole du gouvernement qui remet en cause le document en question.
Xavier-Gilles CARDOZZO