Une Djihadiste emprisonnée pour avoir envoyé 5 euros

Afriquinfos Editeur
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La défense de Wissan Lofti, condamnée à cinq ans de prison pour collaboration avec une organisation terroriste, a fait appel auprès de la Cour Suprême. En effet, cette dernière n’a fait qu’envoyer 5 euros à la femme d’un détenu, accusé d’avoir participé aux attentats de Casablanca de mai 2003.

L’avocat de Lofti considère que le montant versé à l’épouse du détenu est insuffisant pour pouvoir être qualifiée de « financement d’activités et de groupes terroristes ». « C’est une sentence atypique au regard de la législation en vigueur au moment des faits » a-t-il ajouté. L’avocat fait également référence au matériel saisi au domicile de sa cliente dans le but de confirmer son « profil idéologique ». Le fait que Wissan Lofti gardait dans sa chambre une photo d’Oussama Ben-Laden est considéré comme une preuve suffisante de sa culpabilité.

L’autre preuve retenue contre Wissan Lofti est sa participation à des réunions organisées dans une boucherie musulmane de Burgos avec des islamistes salafistes djihadistes aux idées radicales. Sur ce point, l’avocat affirme que les surveillances de la garde civile n’apportent pas la preuve que le but de ces réunions étaient l’organisation d’actes terroristes.

Le représentant du Ministère Public se défend en expliquant que le raisonnement de la Cour Nationale était pleinement cohérent au regard de toutes les preuves récoltées tout au long de l’affaire. La sentence émise par la Cour Suprême maintient que Lofti a contribué, entre 2003 et 2007, à la réunification du « Zakat » et qu’elle a envoyé de l’argent de son ami, Bouchaib Magher, terroriste responsable des attentats de Casablanca, à son épouse.
Les magistrats de l’Audience Nationale ont rejeté la peine d’emprisonnement de Lofti puisque les preuves ne permettent pas de dire si ceux qui assistaient à ces réunions formaient une cellule islamiste. Néanmoins, Lofti reste accusée d’avoir aidée financièrement une organisation terroriste.