Abidjan (© Afriquinfos 2017)-Cinq peines de prison à vie, dont l’une vise l’ex-chef de la garde républicaine, le général Brunot Dogbo Blé, ont été requises mardi dans l’affaire des « Disparus du Novotel » d’Abidjan, concernant l’enlèvement et le meurtre en 2011 de quatre personnes, dont deux Français, en pleine crise ivoirienne.
« Les principaux coupables sont connus. J’ai requis contre eux la prison à vie. Ce sont des faits extrêmement graves », a déclaré l’avocat général du tribunal de Yopougon, quartier d’Abidjan, Souleymane Koné, qui a requis la perpétuité contre le général Dogbo Blé mais aussi contre deux colonels, un commissaire et un milicien civil.
Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, un commando, cherchant « des snipers mercenaires, espion ou journalistes », selon l’avocat général avait fait irruption à l’hôtel Novotel, emmenant son directeur, le Français Stéphane Frantz Di Rippel, son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien, l’assistant béninois de celui-ci, Raoul Adeossi, et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur d’une filiale de Sifca.
L’avocat général a rappelé que les quatre hommes avaient été emmenés au palais présidentiel alors contrôlé par les hommes de l’ancien président Laurent Gbagbo qui était encore au pouvoir. Ils y « ont été torturés, sauvagement battus avant d’être tués », a souligné le magistrat parlant « d’actes de barbarie ».
Deux corps ont été retrouvés fin mai 2011 dans la lagune près d’Abidjan, mais seul le cadavre d’Yves Lambelin a pu être formellement identifié. Celui-ci a été exécuté d’une balle dans la tête alors que « le rapport medico-légal a mis en évidence des fractures multiples aux membres inférieurs et supérieurs », a rappelé l’avocat général.
Selon M. Koné, le général Dogbo Blé, déjà condamné à la prison à vie dans le cadre de l’assassinat de l’ancien président Robert Gueï et à 20 ans pour atteinte à la sureté de l’Etat dans le premier procès de Simone Gbagbo, avait « la parfaite connaissance de l’enlèvement des otages du Novotel » en tant que « commandant militaire du palais « (présidentiel). Il a précisé que le général dont le nom de code au Palais était « Atlas » était le « centre de gravité » de l’affaire.
I.N