Dialogue malgacho-malgache : Les églises avancent un plan de réconciliation

Afriquinfos Editeur
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Selon le chef de l'Eglise Catholique Romaine, Mgr Odon Razanakolona, le processus de réconciliation peut se faire en trois étapes: tenir une réunion préliminaire, recueillir les arguments au niveau des 35 régions du FFKM dans tout Madagascar, et synthétiser les propositions recueillies auprès de ces régions pour en dégager une résolution collective après une réunion de trois jours.

Au cours du dialogue qui a rassemblé 210 entités et partis politiques, représentés par 3 participants chacun, des participants ont réclamé le lancement d'une nouvelle transition neutre qui assure la neutralité de l'administration chargée de l' organisation des élections, alors que d'autres ont proposé la mise en place une présidence collégiale composée des anciens chefs d' Etat dont Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka, Albert Zafy et du président de la transition, Andry Rajoelina, et la formation d'un gouvernement neutre dirigé par un Premier Ministre doté des pleins pouvoirs et un gouvernement de techniciens.

En ce qui concerne la tenue d'élections à Madagascar, certains intervenants ont avancé l'organisation d'un référendum constitutionnel au suffrage universel direct précédant le premier tour des Présidentielles.

Pour sortir la Grande Île d'une crise de plus de quatre ans, onz entités politiques malgaches ont signé, en septembre 2011 une feuille de route sous la médiation de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Avec cette feuille de route, une période de transition a commencé avec la désignation de M. Rajoelina comme président et l' installation des différentes institutions de la transition, dont un gouvernement d'union nationale dirigé par le Premier ministre de consensus, Omer Beriziky, le Parlement de la transition, la Commission Electorale Nationale indépendante pour la transition ( CENIT), la Cour Electorale Spéciale (CES) et le Conseil de Réconciliation Nationale (CRN).

Toutes ces institutions sont déjà en fonction pour aboutir à l' organisation des élections.

La CENIT a mis au point un calendrier électoral selon lequel le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu le 24 juillet prochain, le deuxième tour le 25 septembre en jumelée avec les législatives, et les communales le 23 octobre.

Présent au dialogue du 18 avril, Andry Rajoelina a déclaré que l'on doit ananlyser si une transition-bi "pourrait jouer en faveur de la réconciliation".

Zafy Albert a indiqué pour sa part qu'il faut maintenir le calendrier électoral fixé par la CENIT, tout en soulignant la nécessité d'organiser un référendum constitutionnel avant la tenue du premier tour des élections présidentielles.

L'ancien président mozambicain Joachim Chissano, en visite à Madagascar à la tête d'une mission de la SADC, a mis l'accent, lors d'une conférence de presse jeudi, sur le respect du calendrier électoral dressé par la CENIT.

D'après M. Chissano, le FFKM avait rassuré à la délégation de la SADC que le calendrier électoral ne serait pas touché par les discussions du 18 avril et les propositions issues du dialogue.

Le président de la CENIT, Atallah Béatrice, avait averti auparavant les politiciens malgaches que le pays risque de voir un arrêt de l'aide internationale pendant 20 ans par la communauté internationale au cas où les élections ne se tiennent pas cette année.