Initiée par les Fondations Cécilia Attias pour les femmes et Sylvia Bongo Ondimba, la première dame gabonaise, cette rencontre marquée par la participation de la directrice générale de l' Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), Irina Bokova, vise à "replacer la femme africaine au coeur du développement du continent", a souligné à l' ouverture du forum Mme Bongo Ondimba.
Il s'agit, de manière générale, de la doter de capacités pour un leadership bénéfique à sa famille, sa communauté, son pays et l' ensemble du continent, a justifié pour sa part Cécilia Attias.
D'après les statistiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le taux d'activité des Africaines est pourtant supérieur à 60%.
"Dans certains secteurs, elles sont même irremplaçables", a vanté la première dame gabonaise, en présence du chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba. Elle a cité l'agriculture où "les femmes constituent 70% de la force agricole et produisent 90% des denrées alimentaires de notre continent".
De l'éducation au rôle d'émissaires de la paix en passant par l' accès à l'entreprise et l'entreprenariat puis l'amélioration des systèmes de santé et des soins maternels, les thèmes de discussions du forum sont variés.
Pour la directrice général de l'Unesco, l'éducation des filles et des femmes reste le défi le plus grand pour l'organisation. Elle a relevé les stéréotypes qui conduisent certaines familles à privilégier l'éducation des garçons au détriment des filles, la pauvreté et l'insécurité comme quelques-uns des facteurs de déperdition scolaire des filles sur le continent. Citant le rapport mondial sur l'éducation de 2011, Irina Bokova a mentionné que "la situation des filles dans les zones de conflit est désastreuse".
Ancienne ministre de l'Education nationale dans son pays et ex- directrice adjointe chargée de l'éducation à l'Unesco, la Guinéenne (Guinée-Conakry) Aïcha Bah Diallo s'est appesantie sur le harcèlement, les violences sexuelles à l'égard des jeunes filles à l'école et les grossesses précoces comme autres cause du facteur du retard scolaire des filles par rapport aux garçons.
De l'avis d'Etienne Massard Makaga, conseiller spécial du président gabonais, ce retard mérite cependant d'être relativisé, puisqu'au Gabon par exemple les résultats de la session du baccalauréat de 2011 avaient affiché un taux de réussite de 52% pour les filles contre 48% pour les garçons.
Mais, a reconnu Sylvia Bongo Ondimba, le phénomène des grossesses précoces est un problème préoccupant dans ce pays d' Afrique centrale où, somme toute, il est fait état d'un taux de scolarisation de 95% et un égal accès à, l'éducation pour les garçons et les filles, et l'octroi des bourses y compris aux élèves méritants du secondaire en dehors des étudiants de l' enseignement supérieur.
Dans le débat, l'accent a été mis sur la mise en place de politiques efficaces pour améliorer la qualité de l'enseignement et mobiliser des financements en l'adaptant à l'environnement socioculturel de chaque pays.
La question des faiblesses dans l'accès à l'eau potable et l' assainissement été aussi évoquée comme une frein à l' épanouissement des filles et des femmes africaines.
D'après les estimations, environ 80% du milliard de personnes n' ayant pas accès à l'eau potable vivent en Afrique, moins de 80% des citadins et moins de 50% des ruraux seulement ont accès à un service d'eau et d'assainissement approprié.
En outre, les installations d'assainissement collectif ne bénéficient qu'à moins de 10% des citadins et à peine 10 à 30% des déchets solides sont effectivement collectés et traités.
Avec un budget de 125 milliards de francs CFA (250 millions USD) , l'Agence intergouvernementale panafricaine eau et assainissement pour l'Afrique (EAA) qui regroupe 22 pays africains s'est fixé l' objectif de fournir ces services à 50 millions de personnes à l' horizon 2015, dans le cadre d'un programme lancé en 2011.
Prennent part au forum, les premières dames du Gabon, de Côte d' Ivoire, du Nigeria, du Burkina Faso, du Sénégal, de Namibie et du Rwanda