Les défis et enjeux de régulation de la presse écrite au centre d’un séminaire régional à Cotonou

Afriquinfos Editeur
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Quelque 70 participants, venus des 33 pays membres du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (Riac) dont le secrétariat exécutif se trouve à Cotonou, capitale économique du Bénin, prennent part à ce séminaire, organisé par la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (Haac) du Bénin et financé par le gouvernement béninois.

L'objectif du séminaire régional est de créer un cadre d'changes d'expériences entre les participants pour accraître l'efficacité de la régulation de la presse écrite qui a connu un véritable essor avec plusieurs centaines de titres suite à l'avènement du renouveau démocratique dans les pays membres du Riac depuis les années 1990s.

"Cette rencontre de 72 heures permettra aux instances membres du Réseau des instances africaines de régulation de la communication d'avoir des informations sur les spécificités et les problèmes liés à la régulation de la presse écrite; d'aborder le cadre législatif et règlementaire de la régulation de la presse écrite et de proposer aux régulateurs des pistes de réflexion dans le sens de la résolution des problèmes identifiés", a indiqué le ministre Max Awékè.

Pour M. Ousmane Abdourahamane, vice-président du Riac, le vent de démocratisation qui a soufflé sur l'Afrique à l'orée des années 1990s, a libéré la parole avec comme corollaire le foisonnement des organes de presse que les observateurs avertis ont qualifié de printemps de la presse.

"Si le pluralisme des idées était souhaité et obtenu dans la plupart des cas, la nécessité de canaliser la liberté retrouvée s'est vite ressentie, ce qui a conduit à la mise en place des instances de régulation de la communication qui, en réalité, sont des autorités administratives indépendantes", a-t-il annoncé.

Il a expliqué que le choix de ne réguler que la communication audiovisuelle est une option faite par certains régulateurs en fonction du contexte historique d'émergence de la liberté de presse qui a comme corollaire la responsabilité.

S'agissant de la presse écrite, "si l'instance de régulation n'avait pas existé et si les journalistes devaient répondre de tous leurs écrits devant les tribunaux, il n'existerait peut-être plus de journaux ou très peu en tout cas, car les contenus proposés sont souvent source de dérapages et de manquements à l'éthique et à la déontologie", a-t-il précisé.

"La presse semble devenir un pandémonium où les seules règles qui prévalent sont celles qui font le lit à l'amateurisme, à l'improvisation et de plus en plus au chantage et à l'escroquerie", a-t-il déploré.

Les participants au séminaire suivront plusieurs communications présentées par des juristes praticiens et des professionnels des médias expérimentés. Les travaux s'acheveront jeudi prochain.