Les importations du pays est-africain ont fortement augmenté depuis une dizaine d'années, faisant passer le déficit de moins de 1 % du PIB en 2004 au chiffre actuel.
"Le solde de la balance courante du Kenya a généralement été déficitaire depuis 2004, année où il s'établissait à 0,82 % du PIB. Le déficit s'est creusé pour atteindre près de 10 %, essentiellement en raison de la croissance plus rapide des importations de marchandises dans le pays par rapport aux exportations", a indiqué la Banque centrale du Kenya (CBK) dans un communiqué. La majeure partie des importations du Kenya concernent principalement les machines et matériels de transport, les produits manufacturés et les produits pétroliers à vocation industrielle. La Chine et l'Inde sont les plus importantes sources d'importations du Kenya. Selon le Bureau national des statistiques du Kenya (KNBS), les produits industriels ont représenté en juin l'essentiel des importations avec une part de 32 %.
La valeur des carburants et lubrifiants, des machines et autres biens d'équipement et des matériels de transport ont représenté respectivement 19 %, 19,3 et 13 %, note le KNBS dans son dernier rapport sur les indicateurs économiques.
Pour ce qui est des exportations, les aliments et boissons arrivent en tête avec une part de 46 %, tandis que la valeur des produits industriels non alimentaires et des biens de consommation en représentent respectivement 27 et 23 %. Le volume des échanges a diminué de 14 % au cours du mois pour s'établir à 1,6 milliard de dollars. La valeur totale des exportations a notamment baissé de 11,4 % et celle des importations de 14,6 %. "La croissance des exportations a été lente et on a noté une faible diversification des exportations en dehors des exportations traditionnelles comme le café, le thé et les produits de l'horticulture", a relevé la CBK.
"Le commerce international des services (…) dégage un excédent depuis plusieurs années, en raison notamment de l'accroissement des revenus liés à l'exportation des services de transport, de tourisme et de communication. Les transferts courants nets ont également augmenté, soutenus en grande partie par la hausse des fonds envoyés par les émigrés", ajoute le régulateur. "L'énorme facture des importations dans le compte courant augmente la demande en devises étrangères, mais le ralentissement des exportations de biens réduit l'afflux de devises. Cela exerce une pression sur le taux de change qui entraîne une dépréciation", souligne la CBK.
Mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose pour le Kenya, note la banque, car la dépréciation de la monnaie allège les prix des exportations par rapport aux importations. "Lorsque le prix des exportations baisse, les étrangers peuvent se permettre d'accroître leurs exportations depuis le pays concerné, ce qui conduit à une augmentation du volume des exportations. Si la demande en exportations répond positivement à l'évolution des prix, la dépréciation se traduit alors par une augmentation de la quantité exportée et, par conséquent, de la valeur des exportations", explique la CBK. "La promotion de l'investissement pour concrétiser le programme de développement Vision 2030 permettra d'accroître les entrées de capitaux, notamment des investissements qui pourraient à leur tour renforcer le taux de change".