Henri Alleg avait témoigné de la torture pendant la guerre d’Algérie, celle qu’il a aussi subi, dans son livre « La Question » en mars 1957. Son livre s’était vendu à 65 000 exemplaires le jour da sa saisie.
Directeur d’ « Alger Républicain » (journal du Parti communiste algérien), il est arrêté et condamné en juin 1960 par le Tribunal permanent des forces armées de Nord-Alger, à dix ans de travaux forcés, pour atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat et reconstitution de ligue dissoute.
Henri Alleg s’était confié à l’Express sur cette arrestation : « Je savais que si j’étais arrêté, je serai torturé, j’y étais préparé (…) Je n’ai gardé de rancœur à l’égard de quiconque ; je considérais ces gens comme les instruments méprisables d’une politique. »
L’année d’après il s’évadait de prison, et en 1962, il reste fidèle à ses idées et refonde « Alger Républicain ». De même qu’il deviendra journaliste pour l’Humanité en France de 1966 à 1980, et en fut même le secrétaire général.
En 2001, il témoignait aux côtés de la veuve du général Pâris de Bollardière de la pratique institutionnalisé de la torture par l’armée française, au procès du général Paul Assaresses.
François Hollande a donc rendu hommage à cet homme de conviction, au journaliste franco-algérien militant qui « alerta sur la réalité de la torture en Algérie » et qui « toute sa vie lutta pour que la vérité soit dite. »