Début du crépuscule de la carrière d’Eto’o avec les Lions, en cas de défaite dimanche

Afriquinfos Editeur
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Sept années sont certes passées, mais le public camerounais garde toujours en mémoire l’inattendue élimination des Lions d’une qualification pour le Mondial 2006 par des Egyptiens déjà éliminés. C’est ce spectre qui devrait planer à nouveau à Yaoundé dimanche prochain, dans le cadre du match décisif Cameroun/Cap-Vert comptant pour les éliminatoires de la Can 2013.

A 31 ans, Samuel Eto’o Fils qui a déjà enlevé deux Can avec son pays de même qu’une médaille olympique en or est au carrefour de sa carrière en sélection. Arracher une qualification avec ses coéquipiers dimanche 14 octobre contre les Capverdiens serait synonyme d’un début de renouveau souhaité par le sociétaire de Makhachkala, depuis les apparitions en dents de scie du Cameroun dans les phases finales de la Can, au lendemain de son quatrième trophée dans cette compétition en 2002. Il y a eu certes la finale disputée et perdue par Eto’o et ses compatriotes en 2008 contre les Egyptiens à Accra. Mais ce n’était en réalité que l’arbre qui cachait la forêt des gigantesques insuffisances professionnelles de tout l’encadrement des Lions, de même que le bureau de la Fecafoot (Fédération camerounaise de foot).

Une élimination du Cameroun dimanche l’enfoncerait dans ses cycliques crises dont les solutions résident dans le changement des mentalités et des actuels acteurs principaux de cette discipline. Cette éventuelle contre-performance devrait amener les Lions à jeter toutes leurs énergies dans les qualificatifs du Mondial 2014 et miser sur ces éliminatoires. A condition d’enterrer définitivement les maux sus-évoqués qui ne peuvent permettre à aucun virtuose du ballon rond sur la planète de donner le meilleur de lui-même dans une équipe. Malheureusement, à l’image de nombre de fédérations de foot en Afrique, celle du Cameroun est chapeautée par des hommes certes passionnés du cuir, mais encore trop peu ambitieux pour le devenir professionnel de cette discipline sur leur terre natale. En témoignent les résultats peu flatteurs du Cameroun en clubs depuis près de 30 ans en Afrique, de même que l’insuffisance et la désuétude criardes des infrastructures footballistiques de base dans ce pays d’Afrique centrale.

Dans un tel contexte où les choses semblent figées encore pour un bon moment, Eto’o Fils devrait récolter les mêmes résultats gauches avec son pays comme c’est le cas depuis 2004 en Can. Ainsi, même en cas de qualification pour le Mondial 2014, les Lions iront pour une énième fois faire seulement acte de présence à Rio, loin des résultats ambitieux que l’on est en droit d’attendre d’eux, eu égard à leurs énormes potentialités humaines, techniques et tactiques. En 2014, Eto’o aura 33 ans. Il sera au terme de son premier contrat avec l’Anzhi qui pourrait refuser de proroger son juteux bail avec le natif de Nkon, si le club du Daguestan ne titille pas d’ici là les sommets du foot en Russie et en Europe, comme Samuel l’a lui-même promis à son arrivée dans le Caucase russe, en août 2011. Le vin sera alors tiré, et il faudra alors le boire. Et dire que le Cameroun peut encore, plus amplement, profiter du talent de ses dizaines de joueurs hors-pairs dont Eto’o…

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