Yaoundé (© 2018 Afriquinfos)- Ce samedi à Yaoundé, la capitale camerounaise, c’est une paralysie totale, suite à l’annonce, par la Confédération africaine de football (CAF), de retirer à ce pays d’Afrique Centrale l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019.
Ce vendredi, la Confédération africaine de football (CAF) a dans une déclaration annoncé qu’elle a retiré l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun et ouvrira ce samedi la porte à de nouvelles candidatures.
Dans la rue, les transports en commun et autres restaurants, des débats enflammés tournent autour du sujet. Certains qui crient à l’injustice et d’autres qui donnent raison à l’instance confédérale au motif estimé que le pays n’est pas prêt à accueillir un tel événement dans les délais prescrits.
Selon la fédération, la cause principale de cette prise de décision est due aux retards des travaux dans les différentes villes devant accueillir les matchs de la CAN.
Les échanges sont encore plus houleux sur les réseaux sociaux, entre ceux qui condamnent l’incurie du gouvernement incapable selon eux, depuis l’attribution de la compétition au pays en septembre 2014, de satisfaire au cahier de charges librement accepté. Plus radical, l’autre camp exige des têtes.
«Le président de la CAF vient donc de confirmer ce que les Camerounais redoutaient tant, à savoir le retrait de l’organisation de la CAN Total 2019 à notre pays. La tristesse et la désolation sont totales dans les cœurs des Camerounais ce soir. Notre pays ne méritait pas ça, non, non et non ! Et pourtant c’est arrivé», se désole Jean Michel Nintcheu, député à l’Assemblée nationale et membre du Front social démocratique (SDF, opposition).
«Je suis très triste pour mon pays. Que puis-je dire qui n’ait pas encore été dit ? Laissez-moi souffrir en silence», soupire Emmanuel Simh, avocat au barreau du Cameroun alors que le communiquant Jean Claude Bilana exige l’arrestation de tous les acteurs de cette mésaventure sur le slogan «bien fait pour les imposteurs».
Mais pour sa part l’enseignant de journalisme Baba Wamé, se demande : « qui doit-on sanctionner et pourquoi ? » C’’est le gouvernement du Cameroun qui a été défaillant sur toute la ligne dans ce dossier, ne faisant démarrer les travaux d’infrastructures que deux ans après l’attribution de l’organisation de la CAN au pays.
De son côté, le journaliste sportif Martin Camus Mimb, membre du Comité local d’organisation (COCAN), qui soutient n’avoir « jamais été convié à une seule réunion», attribut la responsabilité de ce Kao à des gens qui ont failli. « Ce qu’il faut dire sans sourciller, c’est que depuis 2014, nous avons eu 4 ans au moins pour éviter l’imbroglio.», a-t-il précisé.
Toutefois, il faut mentionner que la mesure prise par la CAF (retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun), n’a aucunement pas été abordée par les médias d’État du pays ce vendredi dans ses journaux du soir.
La tenue de la CAN 2019 au Cameroun était incertaine depuis plusieurs mois, suite à une visite d’inspection de quatre émissaires de la CAF à Yaoundé pour évaluer l’aptitude de la ville à abriter la compétition africaine. Les envoyés avaient dès lors témoigné de l’incapacité du pays à abriter une CAN de 24 équipes, une première dans l’histoire du football africain.
Innocente Nice