Crise malienne : Offensive quand des citoyens optent pour la négociation

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Selon le capitaine Sanogo, s'exprimant "au nom des forces armées et de sécurité", dans cette requête, "en aucun instant, il n'est question de troupes pour sécuriser les institutions en République du Mali". Mais, il a reconnu que pour "le recouvrement de l'intégrité du territoire malien, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, a certes demandé des unités et du matériel, c'est-à-dire la logistique qui doit suivre".

Le capitaine Sanogo a précisé cependant que "cela se fera au Mali en fonction de la réalité du moment et quand les forces armées et de sécurité du Mali sentiront le besoin de se faire aider par les frères voisins". Pour prouver que la requête est une décision concertée, le capitaine a déclaré lundi dernier que "le président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, le Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra, et ma propre personne, sommes en phase. Nous nous consultons, nous nous voyons fréquemment, nous échangeons sur les grandes décisions concernant la vie de la nation".

A la lumière de tous ces éléments, des Maliens n'hésitent pas à dire que le président Dioncounda Traoré est dans la logique de la guerre, sinon il n'allait pas demander 5 bataillons. Cependant, certains responsables politiques et leaders de la société civile estiment qu'il faut privilégier le dialogue, la négociation.

En effet, quelques jours avant la formulation de la requête du président Dioncounda Traoré, les responsables de la Coalition pour le Mali avaient dépêché des missions dans les trois régions sous occupation (Gao, Tombouctou et Kidal) du 17 au 24 août dernier. Dans leurs conclusions, ils estiment que le dialogue est possible et est à privilégier. Pour sa part, le premier responsable d'une autre association, à savoir le "Collectif sauvons le Mali, sa nation, son unité et la République", Mohamed Ag Bilal, avait indiqué à Xinhua que "la négociation est possible avec les rebelles maliens dans la crise sécuritaire qui sévit au nord de notre pays et que cette négociation est nécessaire".

Par ailleurs, s'agissant de l'offensive de l'armée avec l'appui des militaires de la sous-région, la psychose de la guerre hante de nombreux Maliens et des investisseurs miniers. De l'avis de certains habitants des zones occupées, il n'est pas prudent de mener une guerre, ce qui sera un risque pour les populations. Quant aux investisseurs étrangers, l'heure est à la vente des actions pour certains. C'était le cas lors d'une rencontre tenue du mardi au vendredi dernier dans une zone minière, plus précisément à Loulou, dans la région de Kayes (sud-est).

Selon certaines confidences, cette rencontre, qui a enregistré notamment la présence des actionnaires sénégalais, burkinabé, ghanéens, ivoiriens, sud-africains, a été marquée par la vente de nombreuses actions, à cause de la guerre en vue.

Au-delà de la crise sécuritaire qui sévit au nord du Mali, les Maliens, dans leur écrasante majorité dans le sud du pays, ont peur de la montée des islamistes. Face à la rencontre annuelle de la Dawa, confrérie musulmane, du 14 au 21 septembre à Bamako, des Maliens pensent que le moment n'est pas propice pour accepter ces "salafistes" au Mali compte tenu de la situation actuelle. Ils craignent qu'au-delà de la réunion, les 5.000 participants ne se promènent dans la ville pour "propager leur idéologie". Les autorités maliennes se veulent rassurantes. D'après le ministre malien de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Tiéfing Konaté, "toutes les dispositions sont prises pour suivre de près l'association Dawa".