Dans un communiqué officiel, le ministère tunisien des Affaires étrangères a fermement condamné jeudi l'"usage intensif" de la force contre les manifestants égyptiens faisant des centaines de morts et blessés.
La diplomatie tunisienne a appelé les autorités actuellement en place en Egypte à la retenue tout en mettant en garde contre tout recours à la violence "qui ne fera qu'aggraver davantage la situation et bloquer toute éventuelle résolution de la crise actuelle". Du côté de la Troïka, le Congrès pour la République (parti présidentiel et l'un des alliés d'Ennahdha), a qualifié de " massacre terrible" le traitement sécuritaire des campements pro- Morsi au Caire et dans d'autres provinces égyptiennes. Le Congrès pour la République a appelé à convoquer l'ambassadeur tunisien au Caire pour des consultations et en signe de protestation contre ce qui se passe actuellement en Egypte.
Un autre parti de la Troïka, le Forum démocratique pour le Travail et les Libertés (parti du président de la Constituante) a désapprouvé jeudi l'usage, par les forces de l'ordre égyptiennes, de munitions réelles pour disperser les sympathisants du président déchu Mohamed Morsi au Caire.
Ce parti a également affiché, dans un communiqué officiel, sa préoccupation quant à la "situation dramatique" en Egypte et la " division qui fractionne actuellement le peuple égyptien" tout en appelant à éviter le recours à la violence pour ainsi reprendre le processus démocratique du pays. Du côté de l'opposition, le parti "Nidaa Tounes" (Appel de Tunisie) conduit par l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi a exprimé son refus de recourir à la violence regrettant avoir vu des manifestations pacifiques en Egypte se transformer en affrontements armés avec le pouvoir actuellement en place.
L'Appel de Tunisie a par ailleurs exprimé sa ferme condamnation des attaques ciblant les coptes (Chrétiens d'Egypte) dont plusieurs églises ont été incendiées lors des récents événements. Et d'appeler aussi rapidement que possible à trouver des résolutions susceptibles d'épargner le sang des Egyptiens.