Crash d’un nouvel hélicoptère de la MONUSCO: Motif de tensions de plus entre Kinshasa et Kigali?

Afriquinfos Editeur
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Nord-Kivu (© 2022 Afriquinfos)-  Les hostilités ont repris de plus belle dans la province du Nord-Kivu (dans le nord-est de la RDC) entre les rebelles du M23 et les FARDC (Forces Armées de la RDC). Mardi, c’est un hélicoptère de la MONUSCO (Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo), qui a été abattu par le groupe armé avec à son bord huit personnes. Une escalade qui risque de faire renaître des tensions entre Kinshasa et Kigali. Les autorités rwandaises sont de tout temps, pointées du doigt comme des soutiens du mouvement rebelle.  

Depuis novembre 2021 et la résurgence des offensives et contre-offensives sur le terrain, les responsables du M23 et les autorités congolaises, s’accusent mutuellement d’être responsables du regain de tension. Pendant que le M23 accuse Kinshasa de violation des accords de paix signés depuis 2014, et indique qu’il ne fait que riposter aux attaques lancées depuis octobre par les FARDC contre ses positions reconnues dans les accords de paix avec le gouvernement et les autorités de la région, les autorités de la RDC accusent à leur tour, le mouvement rebelle d’exactions et de tentative de reprise de la ville de Goma.

On en était là, que ce mardi aux alentours de 12h heure locale, un hélicoptère de la Monusco s’est écrasé avec huit personnes à bord.  On apprendra dans la foulée selon un communiqué du Gouvernorat de la province du Nord-Kivu que «le M23 vient d’abattre, dans la zone qu’il contrôle, l’un des deux hélicoptères de reconnaissance de la MONUSCO, avec à son bord huit Casques bleus membres d’équipage et observateurs des Nations Unies». Précisant que l’appareil «a été abattu en pleine mission inoffensive d’évaluation des mouvements des populations causés par les attaques du M23 dans la région, en prévision des actions humanitaires à entreprendre».

Cette attaque intervient alors même que l’armée congolaise a accusé lundi, les Forces de défense du Rwanda (RDF) de soutenir le M23. Elle affirme avoir arrêté deux militaires rwandais durant les attaques de lundi.

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Les deux militaires présumés, en vêtements civils, ont été présentés à la télévision congolaise. Le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a quant à lui, lors d’une entretien sur TV5 Monde, laissé entendre qu’ «il est temps de mettre fin à cette forme d’hypocrisie qui existerait ou cette forme de complicité entre le M23 et le gouvernement du Rwandaparce que nous, nous voulons regarder le Rwanda comme un pays partenaire, comme nous regardons l’Ouganda».

Des accusations aussitôt réfutées par la partie rwandaise : «Nous réfutons catégoriquement les accusations sans fondement» de l’armée congolaise, a répliqué mardi matin dans un communiqué le gouverneur de la province rwandaise de l’Ouest, François Habitegeko. L’armée rwandaise «n’est en aucune façon impliquée dans les activités belliqueuses en RDC», a-t-il soutenu. Pas sûr que cela suffise à convaincre les autorités de Kinshasa.

Boniface T.